La France a obtenu une petite victoire dans le bras de fer qui l’oppose à la junte au pouvoir au Niger, concernant l’exploitation de l’uranium.
En effet, le groupe industriel Orano a annoncé vendredi 26 septembre 2025 qu’un tribunal arbitral international a rendu une décision favorable à son égard sur la mine d’uranium de la Société des mines de l’Aïr (Somaïr), que le régime militaire a annoncé vouloir nationaliser en juin 2025.
« Le tribunal arbitral a enjoint à l’État du Niger de ne pas vendre, ni céder, ni même faciliter le transfert à des tiers de l’uranium produit par la Somaïr retenu en violation des droits d’Orano, comme celui-ci le demandait », a affirmé l’entreprise dans un communiqué. La décision a été rendue par le Centre international pour le règlement des différends relatifs aux investissements (Cirdi), une organisation de la Banque mondiale basée à Washington.
Orano a également exprimé sa préoccupation face à « la détention prolongée de son représentant au Niger », Ibrahim Courmo, « détenu illégalement depuis le mois de mai 2025 ». Elle s’est réjouie que le Cirdi ait demandé à l’État du Niger de procéder à sa libération, conformément à la décision de la cour d’appel de Niamey, en juillet 2025.
Cette décision intervient après que le Niger a déclaré en juin 2025 son intention de s’approprier la Somaïr, coentreprise détenue depuis 1968 par Orano et Sopamin, représentante du Niger. Une annonce qui montre la volonté des autorités militaires d’évincer le groupe français malgré « les nombreuses démarches d’ouverture et les tentatives de dialogue initiées par le groupe ». Orano a souligné qu’elle va « réclamer la compensation de l’ensemble de son préjudice et faire valoir ses droits sur le stock correspondant aux productions de Somaïr à date ».
Ainsi, cette première victoire judiciaire face à la junte au pouvoir au Niger, concernant l’exploitation de l’uranium, offre un soulagement à la France.