Face à la pression exercée par cette puissance mondiale pour l’exploitation de l’uranium au Niger, Tiani est revenu à la table de négociation.
Dans ce cadre, GoviEx Uranium a annoncé ce mardi 18 février la signature d’une lettre d’intention en prélude à des négociations poussées avec le Niger de Tiani.
Les deux parties vont échanger pour une résolution à l’amiable de leur différend.
Ce différend résulte du retrait par le gouvernement nigérien des droits miniers détenus par la compagnie canadienne sur le projet d’uranium Madaouela.
À en croire GoviEx, la signature de cette lettre d’intention est la suite de discussions constructives qui ont eu lieu il y a quelques jours en Afrique du Sud, lors de la conférence Mining Indaba au Cap.
La compagnie a accepté, après la signature de cette lettre, de suspendre la procédure d’arbitrage entamée pour contester son éviction du projet Madaouela.
GoviEx n’a toutefois pas fourni le calendrier des négociations.
En ce qui concerne les raisons ayant motivé le gouvernement de Tiani à négocier avec cette puissance mondiale pour l’exploitation de l’uranium à Niamey, aucun détail n’a encore été donné par les autorités.
En cas de succès des mesures judiciaires initiées par GoviEx, notons toutefois que le Niger aurait pu se voir condamner au paiement de dommages et intérêts.
Le Centre international pour le règlement des différends relatifs aux investissements (CIRDI), tribunal arbitral de la Banque mondiale devant lequel GoviEx a lancé sa procédure, a ainsi condamné en 2023 la Tanzanie à verser plus de 100 millions de dollars à la compagnie Indiana Resources pour expropriation illégale d’un projet de nickel.
La lettre d’intention ne signifie néanmoins pas qu’un accord à l’amiable sera trouvé entre les deux parties, et GoviEx n’exclut d’ailleurs pas de reprendre la procédure d’arbitrage « si les parties ne parviennent pas à une résolution définitive ».
Il faut aussi rappeler que Madaouela n’est pas le seul projet minier litigieux à l’heure actuelle au Niger.
C’est aussi le cas du projet Imouraren pour lequel le groupe français Orano a subi un retrait similaire de droits miniers et entamé également une procédure d’arbitrage.
Rappelons que le projet Madaouela, classé actuellement par le gouvernement nigérien dans le « domaine public » héberge 100 millions de tonnes de ressources minérales mesurées et indiquées.
Selon les estimations de GoviEx, une future mine à Madaouela peut livrer 50,8 millions de livres d’uranium sur 19 ans.