Après avoir viré la France et les États-Unis de son territoire, le Niger a intensifié la coopération avec cette puissance militaire mondiale surtout en ce qui concerne l’exploitation de l’uranium.
Les relations avec Istanbul ne sont pas nouvelles, mais il semble qu’elles sont appelées à s’intensifier. Le 16 juillet, le ministre des Affaires étrangères était à Niamey avec une importante délégation comportant au moins un représentant de l’industrie de la défense et un responsable des services de renseignement.
À cette occasion, les deux pays ont signé un contrat facilitant l’accès des entreprises turques aux ressources naturelles du Niger.
L’accord intervient au moment où la junte revisite ses contrats miniers, dont elle attend davantage. En juin, elle a retiré au Français Orano et au Canadien GoviEx deux permis portant sur des gisements d’uranium non encore exploités. Selon Bloomberg, la diplomatie turque aurait fait part de son intérêt.
L’agence américaine avait aussi fait état de discussions entre Niamey et l’entreprise russe spécialiste du nucléaire Rosatom sur ce sujet.
« Actuellement, le plus important pour le Niger, c’est de recevoir de l’aide pour sécuriser son territoire. L’économie passe au second plan. La Russie, la Turquie ou l’Iran ne pourront pas lui offrir le soutien financier (dons et prêts) qu’apportait la France jusqu’à l’an dernier. On parle quand même d’environ 100 millions d’euros par an », indique une source occidentale.
La Chine reste bien sûr aussi un partenaire central dans la configuration actuelle. C’est par exemple vers Pékin que Niamey pourrait se tourner pour financer la construction d’une raffinerie de pétrole et d’un complexe pétrochimique à Dosso ou encore le pipeline avec lequel le pays veut transporter son pétrole vers le Tchad et ainsi ne plus être dépendant de ses relations avec Cotonou.
Ndjamena a déjà fait preuve de son intérêt. La ministre du Pétrole tchadien était à Niamey du 10 au 13 juillet pour formaliser la reprise des discussions sur ce projet avec son homologue nigérien Mahaman Moustapha Barké.
Téhéran, Moscou et Ankara
Comme un nouveau pied de nez aux chefs d’État ouest-africains, à la veille du sommet de la CEDAO du 7 juillet, les dirigeants du Niger, du Burkina Faso et du Mali ont franchi une autre étape en annonçant la création de la confédération « Alliance des États du Sahel », avec pour objectif d’intensifier leur coopération notamment dans le domaine économique.
Un renforcement des échanges dont la valeur reste à démontrer, notamment dans le secteur industriel où les productions des trois pays demeurent très limitées.
Nul doute que l’intensification des relations entre le Niger et cette puissance militaire mondiale au détriment de la France va faciliter l’exploitation des réserves d’uranium de Niamey.