Uranium au Niger : cette entreprise française recommence à produire au compte-gouttes

Uranium : sacré coup dur pour la France ; le pays pourrait manquer de cette ressource

Crédit Photo : SciDev

L’usine de traitement d’uranium de la Somaïr, la filiale d’Orano au Niger, a recommencé à produire très progressivement après une interruption de plusieurs mois qui faisait suite au coup d’État militaire de juillet, a annoncé vendredi la direction.

« Elle a redémarré tout doucement depuis ce week-end », a annoncé à la presse Nicolas Maes, le directeur général d’Orano, en marge de la présentation des résultats annuels du groupe.

Après le coup d’État intervenu le 26 juillet au Niger, l’usine de traitement de minerai d’uranium avait réduit sa production puis avait été placée en maintenance anticipée début septembre.

Le site faisait alors face à l’épuisement des stocks de réactifs chimiques essentiels au maintien de sa production, du fait de la fermeture des frontières de pays voisins du Niger, avait indiqué à l’époque un porte-parole du site.

Ces sanctions commerciales avaient été imposées par la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) pour faire plier les militaires putschistes au pouvoir.

Le groupe a finalement « réussi à récupérer un certain nombre de réactifs, en volume réduit pour le moment » pour permettre le redémarrage de la production de manière très sporadique, a indiqué M. Maes.

Les enjeux pour le groupe sont de continuer à « alimenter l’usine avec les réactifs dont elle a besoin » puis de « trouver des voies pour exporter l’uranium », ce qui représente un défi logistique en raison de frontières encore fermées, a admis Orano. Ces routes devront être « à la fois sûres » et respecter « les différentes sanctions », a souligné le directeur général.

L’usine permet de produire le concentré d’uranium naturel – le Yellow cake – à partir de l’uranium extrait de la mine. A sa sortie de la mine, l’uranium est concassé puis mis en solution à l’aide de réactifs chimiques. L’uranium est ensuite commercialisé auprès de clients électriciens, afin d’être converti et enrichi, en vue de la fabrication du combustible destiné aux centrales nucléaires.

Orano a toujours écarté tout risque de pénurie d’uranium, le groupe assurant « la sécurité d’approvisionnement de ses clients grâce à la diversification géographique de ses zones d’implantation », au Canada et au Kazakhstan.

L’année dernière, du fait des perturbations, l’usine a produit 1.100 tonnes de concentré d’uranium au lieu de 1.800 tonnes attendues, dans un marché mondial de l’uranium estimé à 70.000 tonnes par an.

Le Niger fournit 4,7% de la production mondiale d’uranium naturel, loin derrière le Kazakhstan (45,2%), selon des chiffres de 2021 de l’agence d’approvisionnement d’Euratom (ESA).

Avec AFP

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