Les trois pays de l’Afrique du Nord à savoir le Maroc, la Tunisie et l’Égypte sont désormais considérés par l’Union européenne comme des pays d’origine sûrs.
La liste complète mise sur la table par Ursula von der Leyen ravit Giorgia Meloni, qui militait pour que la Tunisie soit comprise dans cette première liste commune des pays d’origine sûrs.
Ce statut permettra d’appliquer aux ressortissants de ces pays la procédure d’asile accélérée à la frontière, soit l’examen des demandes en trois mois maximum.
On considère que les candidats ont alors peu de chances d’obtenir le statut de réfugié et qu’il s’agit de les renvoyer plus rapidement à demeure.
« C’est une nouvelle confirmation de la bonne direction prise par le gouvernement italien ces dernières années et du soutien d’un nombre toujours croissant de nations européennes, a déclaré la cheffe du gouvernement italien. L’Italie a joué et joue encore un rôle décisif dans le changement de l’approche européenne de la gestion des flux migratoires. »
On notera donc que l’Algérie est le seul pays du Maghreb qui n’est pas considéré comme « sûr ».
« Il n’y a pas de raisons politiques à cette exclusion, indique un haut fonctionnaire de la Commission. Pour faire partie de cette liste, l’un des critères veut que le taux de reconnaissance d’asile ne dépasse pas 20 %, ce qui n’est pas le cas de l’Algérie. »
Union européenne : traitement des demandes d’asile potentiellement infondées dans les pays de l’Afrique du Nord
Cette proposition de liste européenne s’inscrit dans le cadre du pacte sur la migration et l’asile adopté en mai 2024.
Un outil attendu par les États membres confrontés à une pression migratoire croissante, particulièrement en Méditerranée centrale. « Il s’agit d’être plus efficaces dans le traitement des demandes d’asile potentiellement infondées qui peuvent être présentées par des ressortissants de pays tiers arrivant dans l’UE », explique un haut fonctionnaire de la Commission.
La proposition modifie le règlement sur les procédures d’asile en anticipant l’application de certaines dispositions initialement prévues pour juin 2026.
La liste européenne comprend deux catégories de pays. D’abord, les pays candidats à l’adhésion à l’UE sont automatiquement considérés comme sûrs, à trois exceptions près : s’ils sont en situation de conflit armé (ce qui est le cas de l’Ukraine), s’ils font l’objet de sanctions européennes ou si leur taux de reconnaissance d’asile est inférieur à 20 % au niveau européen.
S’y ajoutent quatre pays spécifiquement désignés : le Kosovo (parce qu’il est un candidat potentiel à l’adhésion), la Colombie, le Bangladesh et l’Inde.
Ces pays ont été sélectionnés selon plusieurs critères rigoureux. « Ils représentent des flux migratoires irréguliers significatifs vers l’Union européenne.
Ce sont tous des pays avec un taux de reconnaissance d’asile au niveau de l’Union européenne très faible. Nous parlons de 5 % ou moins, voire significativement moins », précise le fonctionnaire européen.
Au total, en 2024, l’ensemble des demandes d’asile émanant de cette liste représentait environ 237 000 personnes détaillées ainsi : 55 705 Turcs, 51 529 Colombiens, 43 236 Bangladais, 25 434 Égyptiens, 25 347 Marocains, 14 452 Tunisiens, 8 676 Indiens, 7 325 Albanais, 3 227 Serbes, 1 432 Bosniaques, 337 Monténégrins…