À la guerre comme à la guerre ; les États-Unis viennent de recevoir ce qui s’apparente à une réponse de la bergère à la bergère du Mexique.
En effet, le Mexique a annoncé ne pas écarter la possibilité d’appliquer des droits de douane réciproques aux États-Unis, son principal partenaire commercial. C’est ce qu’a déclaré lundi la présidente Claudia Sheinbaum.
« Dans la mesure du possible, nous voulons éviter de mettre des droits de douane réciproques », a déclaré Mme Sheinbaum lors de sa conférence de presse quotidienne. « Nous ne l’écartons pas, mais nous préférons poursuivre le dialogue d’une autre manière ».
Le président Trump a imposé au Mexique comme à ses autres partenaires des droits de douane sur l’acier, l’aluminium et l’automobile, mais pas de tarifs réciproques.
Le Mexique se trouve sur la première ligne de front de la guerre commerciale lancée par le président américain puisque plus de 80% de ses exportations partent aux Etats-Unis.
Mme Sheinbaum a expliqué que le Mexique souhaitait éviter de répondre aux droits américains sur l’acier, l’aluminium et partiellement l’industrie automobile, car cela se traduirait par des « hausses de prix » de ces produits au Mexique.
« Bien sûr que nous voulons protéger l’industrie mexicaine, les entreprises mexicaines, mais nous voyons si nous parvenons à un accord préalable » avec les États-Unis, a ajouté la dirigeante de gauche.
Les droits de douane réciproques, que Trump a appliqués le 2 avril dernier à des dizaines de pays, excluent dans le cas du Mexique et du Canada tous les biens exportés sous les normes du traité de libre-échange entre les trois pays (l’USMCA ou T-MEC en espagnol et en français).
Jusqu’à présent, environ 50% des biens mexicains d’exportation étaient couverts par le traité, mais l’application des droits de douane entraîne une rapide migration des entreprises vers ce régime commercial, selon le gouvernement.
Les taxes américaines sur l’automobile font sentir leurs premiers effets au Mexique, qui compte 37 usines automobiles, dont celles d’Audi, de BMW, Ford, Hyundai, Honda, Mazda, Nissan, Stellantis, Toyota, Volkswagen…, d’après l’Association mexicaine de l’industrie automobile (AMIA).
Le groupe Stellantis a annoncé qu’il allait mettre en pause à partir de ce lundi pour tout le mois d’avril son usine de Toluca près de Mexico (2.700 salariés pour fabriqué des Jeeps) après avoir annoncé jeudi la fermeture temporaire d’une usine au Canana.
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