Une enquête a été ouverte après un signalement d’une association dénonçant des publications à caractère raciste visant l’artiste franco-malienne Aya Nakamura, qui pourrait chanter lors de la cérémonie d’ouverture des jeux Olympiques de Paris, a indiqué vendredi le parquet, sollicité par l’AFP.
La chanteuse de 28 ans, sacrée artiste féminine aux Victoires de la musique, est la cible de l’extrême droite et fait l’objet de nombreuses attaques racistes depuis l’annonce, fin février par l’hebdomadaire français L’Express, de sa possible participation à la cérémonie du 26 juillet. Elle pourrait y interpréter des chansons d’Edith Piaf.
Cette participation éventuelle n’a été officialisée à ce jour ni par la chanteuse, ni par les organisateurs des Jeux, ni par la présidence française.
L’enquête, ouverte après la réception le 13 mars du signalement de la Licra (Ligue internationale contre le racisme et l’antisémitisme) « dénonçant des publications à caractère raciste au préjudice d’Aya Nakamura », a été confiée au Pôle national de lutte contre la haine en ligne (PNLH), a précisé le parquet.
L’association SOS Racisme a annoncé vendredi dans un communiqué saisir à son tour la justice, dénonçant des « vagues de haine raciste contre Aya Nakamura » et citant en exemple la diffusion le week-end dernier sur les réseaux sociaux d’une banderole du collectif identitaire Les Natifs. Sur cette banderole était écrit : « Y’a pas moyen Aya, ici c’est Paris, pas le marché de Bamako ».
« Le but de cette banderole était d’affirmer qu’Aya Nakamura – pourtant artiste française – n’avait aucune légitimité à représenter la France, l’artiste étant renvoyée à des origines maliennes manifestement disqualifiantes aux yeux de l’extrême droite », a dénoncé SOS Racisme.
Aya Nakamura avait vivement réagi sur les réseaux sociaux, en accusant ses détracteurs d’être « racistes ». « Je deviens un sujet d’état numéro 1 » et c’est ça « qui vous fait mal », avait-elle lancé, avant de conclure : « je vous dois quoi en vrai ? Kedal ».
Face aux attaques répétées visant la chanteuse francophone la plus écoutée dans le monde depuis son titre « Djadja », la ministre de la Culture, Rachida Dati, est montée au créneau mardi : « Attention aux prétextes pour s’attaquer à quelqu’un par pur racisme », a-t-elle lancé, ajoutant : « s’attaquer à une artiste pour ce qu’elle est, est inacceptable, c’est un délit ».
Aya Nakamura, un des poids lourds du RnB en France, a sorti l’an passé son 4e disque, « DNK ».
Avec AFP
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