Les Émirats arabes unis ont annoncé ce samedi 22 novembre 2025 un investissement d’un milliard de dollars destiné à déployer l’intelligence artificielle en Afrique. L’annonce a été faite lors du sommet du G20 à Johannesburg par Saeed Bin Mubarak Al Hajeri, ministre d’État émirati. Le programme baptisé « L’IA pour le développement » vise à développer les infrastructures numériques et les services fondés sur l’IA dans les domaines de l’éducation, de la santé et de l’adaptation au changement climatique.
« Nous considérons l’intelligence artificielle non seulement comme une industrie d’avenir, mais aussi comme une pierre angulaire du futur de l’humanité », a déclaré le ministre dans un communiqué. « C’est pourquoi mon pays accélère activement l’innovation afin d’améliorer la productivité et de stimuler des avancées majeures dans l’économie mondiale, avec un engagement fort en faveur du développement d’une IA responsable et inclusive au bénéfice de tous. »
Le programme sera mis en œuvre par le bureau des exportations d’Abou Dhabi, qui dépend du Fonds d’Abou Dhabi pour le développement, en coopération avec l’Agence émiratie d’aide étrangère. Les fonds financeront des projets concrets dans plusieurs secteurs. Agriculture. Identité numérique. Enfin, tout ce qui peut permettre aux gouvernements africains de moderniser leurs services publics.
Les Émirats figurent parmi les plus gros investisseurs en Afrique. Leur commerce bilatéral avec le continent a atteint cent sept milliards de dollars en 2024, soit une hausse de vingt-huit pour cent par rapport à l’année précédente. Entre 2020 et 2024, leurs investissements totaux sur le continent ont dépassé cent dix-huit milliards de dollars. Abou Dhabi se classe au quatrième rang des investisseurs mondiaux en Afrique sur la dernière décennie, derrière la Chine, l’Europe et les États-Unis.
Cette annonce intervient alors qu’Abou Dhabi multiplie les partenariats dans le domaine de l’IA. En février 2025, les Émirats ont signé un accord avec la France pour la construction d’un campus géant d’intelligence artificielle en France, avec une puissance de calcul d’un gigawatt. Les Émirats se classent au deuxième rang mondial en capacité d’intelligence artificielle selon une étude de 2025, juste derrière les États-Unis.
Le pays construit l’un des plus grands centres de données au monde sur son sol, en collaboration avec des technologies américaines. Cette semaine, Washington a autorisé l’exportation de puces d’IA Nvidia vers G42, entreprise émiratie d’intelligence artificielle, et vers Humain, start-up technologique saoudienne. Une approbation qui permet aux Émirats de renforcer leur position dans la course mondiale à l’IA.
Les Émirats ne sont pas membres du G20, qui réunit les principales économies mondiales. Mais le président sud-africain Cyril Ramaphosa les a invités au sommet de Johannesburg, le premier organisé en Afrique. Bref, une présence qui reflète l’influence croissante d’Abou Dhabi sur le continent. Sheikh Khaled bin Mohamed, prince héritier d’Abou Dhabi, a mené la délégation émiratie au sommet, représentant le président Sheikh Mohamed bin Zayed Al Nahyan.
L’Afrique représente un terrain fertile pour l’expansion de l’IA. Le continent accuse un retard considérable en matière d’infrastructures numériques. Les Émirats comptent combler ce fossé en apportant puissance de calcul, expertise technique et partenariats internationaux. Le ministre Al Hajeri a précisé que l’objectif était de déployer l’IA « à grande échelle pour répondre aux priorités nationales de développement, et non pas des travaux expérimentaux, mais une mise en œuvre concrète ».
Selon The National, les Émirats arabes unis ont fourni un milliard cinquante millions de dollars d’aide totale à l’Afrique en 2023 et 2024. Au Soudan seul, Abou Dhabi a livré sept cent quatre-vingt-quatre millions de dollars d’aide depuis le déclenchement de la guerre civile en 2023. Une diplomatie qui mêle assistance humanitaire, investissements économiques et coopération technologique. Les Émirats préparent également la co-organisation de la Conférence des Nations unies sur l’eau en 2026, en partenariat avec le Sénégal.