L’influenceur algérien « Imad Tintin » a été condamné ce mardi 10 juin 2025 à 450 euros d’amende pour une vidéo publiée sur les réseaux sociaux, qui lui avait valu des poursuites pour « provocation directe à un acte de terrorisme » finalement requalifiées en « menaces », a indiqué son avocat.
« Les faits ont été requalifiés en menace de commettre des violences et il a été condamné à 450 euros d’amende », a indiqué à l’AFP Me Alexandre Rouvier. « Le tribunal a fait une exacte application du droit dans ce dossier (…) Tout cela aurait pu être évité si l’enquête avait été réalisée avec sérieux », a-t-il ajouté.
Le procès de l’influenceur algérien avait été renvoyé à deux reprises afin que son client ait le temps de préparer sa défense et que soit réalisée une expertise sur la traduction de ses propos, tenus en arabe dialectal. Il avait finalement eu lieu le 23 mai sur la base d’une nouvelle traduction effectuée par un expert agréé de la Cour de cassation.
Les propos initialement reprochés au prévenu, dont une première traduction fournie par un autre influenceur algérien affirmait que ce dernier y appelait à « brûler vif, tuer et violer sur le sol français » n’y apparaissaient pas.
La nouvelle traduction avait amené le procureur Étienne Manteaux à demander une requalification des faits pour « menaces » et une peine de six mois de prison dont quatre avec sursis.
L’affaire avait fait l’objet d’un « emballement » à l’époque avec l’interpellation de plusieurs autres influenceurs algériens dans l’Hexagone, eux aussi accusés d’avoir mis en ligne des contenus haineux envers la France, avait déploré le procureur.
La défense avait de son côté plaidé la relaxe pure et simple de son client, dénonçant la tournure « politique » prise par son dossier, le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau ayant qualifié les propos tenus par Imad Tintin « d’ignobles ».
Cette affaire est survenue en pleine crise diplomatique entre la France et l’Algérie, une crise sans précédent marquée par des expulsions de fonctionnaires de part et d’autre, le rappel des ambassadeurs des deux pays et des restrictions sur les porteurs de visas diplomatiques.
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