Un gros camouflet pour les États-Unis, la Russie va vendre du gaz à prix discount à la Chine

Un gros camouflet pour les États-Unis, la Russie va vendre du gaz à prix discount à la Chine

Crédit photo : Freekip A closeup of industrial pipelines around a factor on a sunny day

Le géant russe Gazprom a annoncé la construction d’un gigantesque gazoduc reliant la Sibérie à la Chine.

Il devrait approvisionner l’industrie chinoise avec du gaz à prix cassé et renforcer la pression sur les entreprises européennes.

La Chine a fait l’étalage de sa puissance en organisant un défilé militaire colossal célébrant les 80 ans de la fin de la Seconde guerre mondiale.

Accompagné par une vingtaine de dirigeants étrangers, dont Vladimir Poutine, Xi Jinping a tenté de durcir le rapport de force avec « l’Occident » et les États-Unis de Donald Trump.

Et en coulisses, Moscou et Pékin ont convenu de construire un nouveau gigantesque gazoduc.

Loin d’être un détail, ce projet « est un tournant géopolitique aux répercussions mondiales« , estime Tatiana Mitrova, chercheuse spécialiste de l’énergie, dans le Financial Times.

En effet, Gazprom, le géant russe de l’énergie, a annoncé le 2 septembre qu’un « accord contraignant » avait été trouvé pour concrétiser le projet « Power of Siberia 2 », devant permettre d’acheminer 50 milliards de mètres cube de gaz par an vers la Chine, à partir des gisements sibériens qui alimentaient autrefois l’Europe.

Ce gazoduc aurait sensiblement la même capacité que « Nord Stream 1 », construit entre la Russie et l’Allemagne, à l’arrêt depuis 2022 et l’invasion de l’Ukraine par Moscou.

À première vue, ce nouveau gazoduc fait les affaires de Vladimir Poutine, alors que l’économie de son pays se trouve actuellement en grande souffrance.

Ce nouveau gazoduc pourrait compenser en partie le manque à gagner né des sanctions européennes et redonner un peu d’air à la Russie.

La Chine grande gagnante

Mais à bien y regarder, il s’agit d’une « victoire à la Pyrrhus pour la Russie », estiment Joseph Dellatte et Rosalie Klein, dans une note publiée par l’institut Montaigne.

Selon ces chercheurs, la Chine, première importatrice mondiale de gaz, est la grande gagnante de l’opération.D’abord, parce que Moscou devrait vendre son gaz à prix cassé. Le patron de Gazprom, Alexeï Miller, a annoncé à la presse russe un prix inférieur à celui pratiqué avec les pays européens.

« La Russie cherche désespérément des acheteurs pour son gaz, tandis que la Chine bénéficie de multiples options d’approvisionnement alternatives par gazoducs, notamment en provenance d’Asie centrale, et a donc pu négocier des prix à la baisse« , analysent Joseph Dellatte et Rosalie Klein.

Surtout, ce gazoduc devrait renforcer la dépendance de la Russie envers la Chine, « à peine déguisée sous la rhétorique de ‘l’amitié’ sino-russe » selon les termes des chercheurs de l’Institut Montaigne. « Une fois Power of Siberia 2 opérationnel, la Chine absorberait les deux tiers des exportations actuelles de gaz de la Russie« , notent Joseph Dellatte et Rosalie Klein.

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