Le groupe pharmaceutique français Sanofi, un des leaders mondiaux des vaccins, se renforce dans les projets de vaccins respiratoires combinés avec l’acquisition de la biotech britannique Vicebio pour un montant de plus d’un milliard de dollars.
Cet accord annoncé mardi prévoit « un paiement initial total de 1,15 milliard de dollars (environ 980 millions d’euros, NDLR), avec des paiements d’étape potentiels pouvant atteindre 450 millions de dollars en fonction des réalisations en matière de développement et de réglementation », précise Sanofi dans un communiqué.
Cette acquisition lui apporte un candidat-vaccin combiné en phase précoce de développement contre le virus respiratoire syncytial (VRS) et le métapneumovirus humain (hMPV), deux virus respiratoires.
Avantages technologiques
A travers cette opération, qui devrait être finalisée au quatrième trimestre, Sanofi va bénéficier d’une technologie qui permet « un développement plus rapide de vaccins combinés entièrement liquides qui peuvent être conservés à des températures de réfrigération standard (2-8°C), éliminant ainsi le besoin de congélation ou de lyophilisation, ce qui simplifie la fabrication et la distribution ».
De plus, ces vaccins peuvent être proposés en seringues pré-remplies, ce qui simplifie leur utilisation, selon le communiqué.
L’acquisition de Vicebio ouvre la voie au développement « de vaccins combinés de nouvelle génération qui pourraient offrir aux personnes âgées une protection contre plusieurs virus respiratoires en une seule immunisation », souligne Jean-François Toussaint, responsable mondial de la recherche et développement de vaccins chez Sanofi.
Le groupe tricolore a conclu en mai un partenariat avec le laboratoire américain Novavax pour développer des vaccins combinés contre la grippe et le Covid-19.
Dans les maladies respiratoires, Sanofi est déjà présent dans les vaccins contre la grippe (Vaxigrip, Flublock, Efluelda …) et la prévention du virus respiratoire syncytial (VRS), avec un traitement novateur qui immunise les bébés contre ce principal virus à l’origine de la bronchiolite.
Cet anticorps monoclonal, développé conjointement par Sanofi et AstraZeneca, commercialisé sous le nom de Beyfortus et produit aux États-Unis, constitue l’un des principaux moteurs de croissance du groupe avec 1,7 milliard d’euros de ventes en 2024, dépassant les attentes.
Des essais cliniques ont montré que le traitement était sûr et efficace pour réduire de manière significative les infections par le VRS et les hospitalisations chez les nourrissons.
Concurrence croissante sur le VRS
Le marché du VRS est devenu très concurrentiel ces dernières années, avec l’arrivée de nouveaux traitements préventifs et vaccins.
Outre Sanofi et AstraZeneca, le laboratoire américain Merck (MSD en dehors des États-Unis) est dans la course avec son anticorps monoclonal clesrovimab, commercialisé sous le nom d’Enflonsia, qui a reçu récemment le feu vert de l’agence américaine du médicament (FDA) pour une utilisation chez les nourrissons.
S’y ajoutent le vaccin Arexvy de GSK et celui à ARNm de Moderna, qui ciblent les personnes âgées ainsi que le traitement préventif Abrysvo de Pfizer, qui est lui destiné aux deux catégories: tout petits et personnes âgées.
« Même si Beyfortus est destiné aux nourrissons, la stratégie de Sanofi dans les vaccins respiratoires vise également à protéger les seniors, en plus des jeunes enfants. C’est une volonté de l’entreprise de répondre aux besoins non couverts dans ces deux groupes à risque », explique Sanofi à l’AFP.
Sanofi est également positionné dans le traitement de l’asthme et de la bronchite du fumeur avec son produit vedette Dupixent.