La ministre allemande des Affaires étrangères a mis en garde lundi contre le risque de voir Vladimir Poutine profiter de la période de transition aux Etats-Unis pour pousser son avantage en Ukraine, appelant les Européens et Berlin à accroître leur aide sans délai.
« Nous n’avons pas le temps d’attendre le printemps » alors que « c’est maintenant la période de transition que Poutine a toujours attendu s’agissant du résultat des élections aux Etats-Unis« , a déclaré Annalena Baerbock lors d’une conférence à Berlin.
Le message s’adresse aussi bien aux Etats membres de l’UE collectivement qu’à l’Allemagne, où le flou règne sur la date d’incontournables élections anticipées après la rupture de la coalition d’Olaf Scholz la semaine dernière.
Tout ce que l’Europe peut apporter au soutien de l’Ukraine « doit être mobilisé maintenant », a déclaré la ministre, insistant sur le renforcement de la défense aérienne du pays qui se trouve dans « une phase décisive » de la guerre menée par la Russie.
Juste avant les élections américaines, « il y a eu pour la première fois autant d’attaques de drones sur Kiev que jamais auparavant et la guerre a atteint une nouvelle dimension (…) maintenant c’est une guerre aérienne totale« , a-t-elle souligné.
Elle a souhaité que l’Allemagne puisse augmenter ses dépenses budgétaires au profit de Kiev pour « au moins couvrir les besoins essentiels de la défense ukrainienne, en particulier s’agissant de la défense contre les drones ».
« Nous avons besoin maintenant, en plus des mesures au niveau européen, de davantage de moyens financiers dans le budget« , a-t-elle lancé, ce qui résonne comme un appel à faire exception à la règle constitutionnelle de frein à l’endettement au cœur des désaccords politiques en Allemagne.
Plus largement, l’objectif des pays de l’Otan de consacrer 2% du PIB à la défense « ne suffit plus à notre époque« , a-t-elle ajouté.
Pour aboutir rapidement à un accord sur le budget et lever les incertitudes politiques, elle a exhorté à clarifier rapidement le calendrier menant à de futures élections en Allemagne.
Olaf Scholz s’est dit prêt dimanche à se soumettre dès cette année, sans attendre la mi-janvier, au vote de confiance des députés mais l’opposition rejette les conditions qu’il pose pour accélérer l’organisation du scrutin.
Avec AFP