Le secrétaire général de l’OTAN, Jens Stoltenberg, en visite mercredi à Budapest, a annoncé avoir trouvé un accord avec la Hongrie pour qu’elle n’entrave pas les efforts de l’Alliance atlantique afin de consolider l’aide à l’Ukraine.
« Le Premier ministre (Viktor Orban) et moi-même sommes convenus que la Hongrie n’empêcherait pas les autres alliés de s’engager à soutenir financièrement l’Ukraine et l’Otan de jouer un rôle de premier plan dans la coordination », a déclaré M. Stoltenberg lors d’une conférence de presse.
En vue d’un sommet prévu à Washington en juillet, le responsable prépare un plan pour renforcer le rôle de l’organisation dans la coordination des livraisons d’armes à Kiev et la formation des troupes ukrainiennes.
Stoltenberg souhaite également pérenniser l’aide actuelle à l’Ukraine, à un niveau minimum de 40 milliards d’euros par an.
Les ministres de la Défense de l’Otan se réunissent jeudi à Bruxelles pour tenter de sceller l’accord final. L’aval des autres pays semble acquis, même s’il reste à finaliser des détails techniques.
En échange, la Hongrie a « obtenu la garantie qu’elle ne serait pas obligée de participer » aux efforts de l’Otan, a précisé M. Orban, évoquant « une discussion difficile mais constructive ».
Le pays « ne peut pas changer les décisions des 31 autres Etats membres », mais il « ne contribuera pas financièrement et n’enverra aucun homme à cette guerre« , a-t-il insisté, le chef de l’Otan disant « accepter cette position ».
Frustration
Viktor Orban refuse depuis le début de l’offensive russe en Ukraine d’envoyer toute aide militaire à Kiev et a durci ces derniers temps son discours, accusant l’Otan d’entraîner ses membres « dans une conflagration mondiale ».
La Hongrie bénéficie ainsi d’une sorte de « droit de retrait », expliquent des sources diplomatiques. Mais certains ne cachent pas leur scepticisme, jugeant que cela crée un précédent dans l’Alliance atlantique.
Le dirigeant nationaliste, qui bloque régulièrement au sein de l’UE l’aide militaire à Kiev, est aussi devenu une épine dans le pied de l’Otan, « en particulier ces derniers mois », note un diplomate s’exprimant sous couvert d’anonymat, sur fond de frustration grandissante des membres de l’Alliance.
Orban a mis en garde contre d’autres débats et moments « difficiles », promettant de continuer à défendre « les intérêts hongrois » à l’avenir.
Depuis le début de l’offensive russe en Ukraine, l’Otan veille à éviter toute implication directe, laissant Washington, principal soutien de Kiev, coordonner la livraison des armes fournies par les alliés de l’Ukraine. Mais elle veut désormais changer de braquet, par crainte d’un retour de Donald Trump à la Maison Blanche.
Autre sujet de contentieux, la désignation du Premier ministre néerlandais sortant Mark Rutte pour succéder à Jens Stoltenberg à l’automne.
La Hongrie s’y oppose et soutient l’unique autre candidat, le président roumain Klaus Iohannis, actuellement sous pression des Etats-Unis pour se retirer de la course.
Avec AFP
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