Jean Claude Kassi Brou, gouverneur de la Banque Centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO), a porté la voix de l’UEMOA lors de la réunion semestrielle du groupe consultatif régional pour l’Afrique subsaharienne du Conseil de stabilité financière (FSB). Consacrée au défi des paiements transfrontaliers, cette rencontre a offert l’occasion de mesurer le chemin parcouru par la région.
Le gouverneur a rappelé qu’en l’espace de deux décennies, l’UEMOA et la BCEAO ont accompli une transformation spectaculaire. Les transferts interbancaires qui prenaient autrefois plusieurs semaines se sont effectués en moins de deux jours, et les frais, jadis élevés, se sont réduits à quelques centimes. Derrière ces chiffres se cachent des vies concrètes : des familles qui ont reçu plus vite l’aide de leurs proches, des commerçants qui ont sécurisé leurs transactions et des millions de personnes qui ont découvert pour la première fois les services financiers grâce à la monnaie électronique.
Par ailleurs, la BCEAO a également imposé plus de clarté dans les tarifs bancaires et lancé des réformes audacieuses.
« L’une des plus marquantes a été la préparation d’une plateforme régionale d’interopérabilité, conçue pour permettre des paiements instantanés entre les huit États membres.
En parallèle, un cadre réglementaire plus strict a été mis en place pour encadrer les fintechs, afin que l’innovation se développe dans un environnement sûr », ont renseigné les médias locaux.
Au-delà des frontières de l’UEMOA, la BCEAO a contribué activement à deux projets d’intégration continentale : le système de paiement et de règlement de la CEDEAO (EPSS) et le système panafricain de paiement et de règlement (PAPSS). Ces initiatives ont été pensées pour donner vie à la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf), nourrissant l’espoir d’un marché africain plus uni et plus puissant.
Jean Claude Kassi Brou a enfin insisté sur la nécessité d’une action collective. Il a appelé à harmoniser les règles, à mieux partager les informations, à gérer ensemble les risques et à intégrer pleinement les acteurs non bancaires, des fintechs aux institutions de microfinance. Son message a été clair : l’avenir des paiements transfrontaliers en Afrique de l’Ouest dépendra de la capacité de l’UEMOA et de la BCEAO à unir leurs forces pour bâtir un système plus inclusif et plus sûr.