La Tunisie vient de recevoir une mauvaise nouvelle en provenance des États-Unis sur sa santé financière.
En effet, dans un rapport alarmant publié fin octobre 2024, Fitch-Solutions, prestigieuse filiale américaine du groupe Fitch, dresse un constat préoccupant sur l’avenir alimentaire de la Tunisie.
Cette analyse révèle une vulnérabilité croissante du système alimentaire tunisien, marqué par des pénuries persistantes depuis 2022.
De plus, le rapport met en lumière un déséquilibre structurel inquiétant entre l’offre et la demande, susceptible d’aggraver la situation économique d’un pays déjà fragilisé.
Selon les projections de Moktar Lamari, économiste tunisien respecté de l’Université du Québec, la demande alimentaire devrait connaître une hausse annuelle avoisinant les 10%, confrontée à une offre nationale qualifiée d’inélastique et archaïque.
Les chiffres sont éloquents : alors que l’inflation alimentaire devrait osciller entre 7 et 12% annuellement sur les cinq prochaines années, les salaires ne progresseront que de 3% en termes nominaux, creusant davantage le fossé social.
Le secteur agroalimentaire tunisien, confronté à une modernisation insuffisante, peine à répondre aux besoins d’une population dont 30% du budget est consacré à l’alimentation.
Cette situation est d’autant plus préoccupante que la dépendance aux importations de produits essentiels – céréales, sucre, café – expose le pays aux fluctuations des marchés internationaux.
Qui plus est, les experts des États-Unis observent aussi avec inquiétude la vulnérabilité croissante du système alimentaire en Tunisie face aux changements climatiques.
Bien que le pays bénéficie de précieuses entrées de devises grâces aux exportations d’huile d’olive, de fruits de mer et de dattes, sa dépendance aux importations technologiques et alimentaires fragilise son économie.