En Tunisie, le Parlement a approuvé, ce mardi 30 octobre 2024, un prêt de 45 millions d’euros (environ 30 milliards de francs CFA) de la Banque européenne d’investissement (BEI).
Cette importante somme est destinée au financement d’un ambitieux projet d’interconnexion électrique avec l’Italie.
Connu sous le nom de « Elmed », le projet vise à créer un corridor énergétique reliant la Tunisie à l’Europe, permettant ainsi au pays de renforcer son rôle dans le marché énergétique européen.
L’annonce a été faite via la page officielle du ministère de l’Économie et de la Planification, qui souligne l’importance stratégique de ce projet pour l’avenir énergétique de la Tunisie.
Le projet Elmed, dont le coût total est estimé à 900 millions de dollars, sera mis en œuvre par la Société tunisienne de l’électricité et du gaz (STEG).
Son objectif principal est de renforcer la capacité d’exportation de l’électricité produite à partir d’énergies renouvelables, un secteur que la Tunisie cherche à développer pour réduire sa dépendance aux énergies fossiles et répondre aux enjeux environnementaux mondiaux.
Des milliards pour un projet d’envergure en Tunisie
En effet, le projet s’inscrit dans une vision à long terme, soutenue par les autorités tunisiennes, visant à atteindre une neutralité carbone d’ici à 2035.
Pour Samir Abdel-Hafeez, ministre tunisien de l’Économie et du Plan, ce projet symbolise l’engagement de la Tunisie dans une transition énergétique durable.
Il permettra non seulement de soulager les infrastructures énergétiques existantes, mais aussi d’ouvrir la Tunisie aux marchés européen et italien de l’électricité.
Le ministre a souligné que cette interconnexion s’intègre aux orientations stratégiques tunisiennes pour le secteur de l’énergie à l’horizon 2050, avec des objectifs ambitieux en matière de diversification et de sécurité énergétique.
Le financement de la BEI, qui soutient spécifiquement la première phase du projet, permet de couvrir les coûts de construction des infrastructures nécessaires pour transporter l’électricité entre la Tunisie et l’Italie.
La réalisation de cette phase permettra également à la Tunisie de profiter des réformes européennes en matière de transition énergétique, tout en bénéficiant de nouvelles sources de revenus grâce aux exportations d’électricité verte.
Au-delà de l’aspect économique, ce projet vise également des objectifs environnementaux. La Tunisie s’efforce de réduire son empreinte carbone en augmentant la part des énergies renouvelables dans son mix énergétique, avec une cible de 35 % de production d’électricité verte d’ici à 2030, soit environ 4 800 MW.
Actuellement, des travaux sont déjà en cours pour la mise en service de deux centrales solaires dans les régions de Tozeur et Sidi Bouzid, qui devraient produire un total de 200 MW. Par ailleurs, deux nouvelles installations sont également prévues, avec une capacité de 300 MW chacune.
Ce projet s’inscrit dans un contexte de régionalisation des enjeux énergétiques, la Tunisie ambitionnant de devenir un acteur clé dans le secteur en Afrique du Nord.
En consolidant ses partenariats avec des institutions européennes, le pays pourrait non seulement atteindre ses objectifs en matière d’énergies renouvelables, mais également s’imposer comme un pont énergétique entre l’Afrique et l’Europe, un rôle stratégique pour la sécurité énergétique de la région.
Avec l’approbation de ce financement et le soutien de la BEI, la Tunisie marque une étape décisive vers la concrétisation de sa transition énergétique, tout en créant des opportunités économiques à long terme.
Ce projet d’interconnexion électrique, considéré comme une initiative phare pour l’avenir énergétique tunisien, pourrait bien transformer le pays en un modèle d’innovation verte dans la région.