Tunisie : Kaïs Saïed dans l’impasse ; le peuple réclame…

Union Africaine Kaïs Saïed manifestations Tunisie

Crédit : Ici Lomé

En Tunisie, de nombreuses personnes ont fait des manifestations ce samedi 22 novembre 2025 dans les rues de la capitale Tunis contre le régime de Kaïs Saïed.

Ils dénoncent ce qu’ils appellent « l’injustice et la répression » du régime de Kaïs Saïed. La foule, vêtue de noir, brandissait des pancartes explicites. « Assez de répression », pouvait-on lire. « La rue appartient au peuple », scandait-on également.

Cette mobilisation intervient dans un climat social tendu. Le pays connaît actuellement une vague de protestations impliquant journalistes, médecins, banques et transports publics.

En parallèle, des mouvements réclament la fermeture d’une usine chimique pour motifs environnementaux. Le rassemblement a réuni des militants, des ONG et des partis de tous bords. Une union rare face au président.

Les manifestants criaient « Nous étouffons ! » et « Le peuple veut la chute du régime ! ». Ezzedine Hazgui, dont le fils Jawhar Ben Mbark est emprisonné, a confié à Reuters : « Saied a transformé le pays en prison à ciel ouvert, nous ne céderons jamais ».

Depuis qu’il s’est octroyé les pleins pouvoirs en juillet 2021, le président gouverne par décret. En 2022, il a dissous le Conseil supérieur de la magistrature et limogé des dizaines de juges, des mesures que l’opposition qualifie de coup d’État contre l’indépendance judiciaire. La plupart des opposants sont derrière les barreaux.

Les organisations de défense des droits humains alertent sur la situation. En septembre 2024, la répression s’est étendue aux organisations spécialisées dans l’observation des élections, la corruption et les droits humains. Le mois dernier, trois organisations majeures ont annoncé la suspension de leurs activités, officiellement pour soupçons de financement étranger. Depuis mai 2024, la répression contre les ONG a entraîné la suspension de services vitaux, perturbant l’accès aux procédures d’asile, à l’hébergement et aux soins de santé.

Amnesty International dénonce des arrestations arbitraires, des détentions prolongées, des gels d’avoirs et des restrictions bancaires visant quatorze ONG. Bref, un arsenal complet de mesures punitives. Les partis d’opposition, la société civile et les journalistes accusent unanimement le pouvoir d’utiliser la justice et la police pour bâillonner toute voix critique.

Le président, lui, nie catégoriquement jouer au dictateur ou instrumentaliser l’appareil judiciaire. Il affirme vouloir purifier la Tunisie des « traîtres ». Un vocabulaire martial qui ne rassure personne. La crise que traverse le pays est à la fois politique et économique. Le mécontentement grandit, la pression monte.

Enfin, cette manifestation constitue un défi considérable pour Kaïs Saïed, qui doit désormais composer avec une opposition de plus en plus visible dans les rues de la Tunisie. Le climat social se détériore. Les tensions s’accumulent. Et personne ne sait comment sortir de cette impasse.

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