A un mois de l’élection présidentielle, Donald Trump et Kamala Harris se sont rendus coup pour coup, se traitant mutuellement d’incompétence ou d’être « plein de mensonges », alors que la course à la Maison blanche entre dans sa dernière ligne droite.
En meeting à Juneau, dans le Wisconsin (nord), le candidat républicain et Donald Trump a répété ses principaux thèmes de campagne, du contrôle de l’immigration à la réduction de l’inflation en passant par la fiscalité, accusant la vice-président démocrate d’être « grossièrement incompétente ».
Mais l’ex-président a surtout critiqué la réponse fédérale à l’ouragan Helen, qui a frappé le sud-est des États-Unis, assurant que la Maison blanche ne faisait rien et que Mme Harris est « quelqu’un qui va voler votre fortune et vous abandonner, vous et votre famille, lorsque les eaux montent ».
Donald Trump en a également profité pour moquer la propension de la vice-présidente à, selon lui, éviter les interviews « car elle ne sait pas répondre aux questions, elle ne peut jamais répondre ».
La vice-présidente de 59 ans doit s’afficher tout au long de la semaine dans diverses émissions télévisées ou radiophoniques de grande écoute, notamment sur les émissions du soir, telles que « The Howard Stern Show » ou « The Late Show with Stephen Colbert », considérées comme étant généralement favorables à sa campagne.
Devant plusieurs centaines de personnes, le candidat républicain a rappelé que le vote anticipé était ouvert dans le Wisconsin : « je ne vous demande qu’une chose, sortez et allez voter ».
Donald Trump a perdu le Wisconsin en 2020 face à Joe Biden. Dimanche, il y était pour la quatrième fois en huit jours, au lendemain d’un retour triomphal à Butler (Pennsylvanie) où il avait réchappé de peu à une tentative d’assassinat le 13 juillet.
Kamala Harris a entamé de son côté son blitz médiatique dimanche en participant au très populaire podcast « Call Her Daddy », à l’audience largement féminine.
Interrogée pour savoir comment elle se sentait dans cette dernière ligne droite, elle a répondu : « je me sens bien, je me sens nerveuse ».
– Au coude-à-coude –
Elle y a également repris sa dénonciation des violences faites aux femmes et plaidé le droit à l’avortement, notamment, dénonçant les « mensonges » de Donald Trump, qui l’a accusé d’être en faveur de l' »exécution de bébés » au huitième ou neuvième mois de grossesse.
« C’est scandaleusement inexact et insultant que de faire croire que ça se passe, que des femmes font ça. Cet homme est plein de mensonges », a-t-elle martelé.
L’avortement est un des sujets majeurs de la campagne, sur lequel les démocrates comptent capitaliser alors que le candidat républicain cherche à éviter de perdre le vote féminin ou conservateur.
Les sondages d’opinion donnent les deux candidats au coude-à-coude, ce qui alimente une course effrénée pour tenter de convaincre chaque électeur dans les sept Etats dits « clés » qui décideront de l’issue du scrutin du 5 novembre.
Le mode de scrutin au suffrage universel indirect veut qu’aux États-Unis, l’élection présidentielle ne soit pas tranchée par les voix engrangées dans tout le pays mais par celles de grands électeurs dont le nombre ne varie pas en fonction des États.
Ainsi du Michigan à l’Arizona en passant par le Nevada, le Wisconsin, la Pennsylvanie, la Géorgie et la Caroline du Nord, les États clés où Donald Trump et Kamala Harris concentrent leurs campagnes, la victoire devraient se jouer à quelques dizaines de milliers de voix près.
La vice-présidente Harris était, elle, dans le Wisconsin jeudi, à Ripon, où est né le Parti républicain et elle s’est affichée avec la républicaine Liz Cheney, figure de la droite anti-Trump.
Kamala Harris fera aussi campagne dans les États du Nevada et de l’Arizona, dans l’ouest du pays.
Entretemps, elle pourra compter sur un appui de poids en la personne de Barack Obama.
Toujours très populaire, le premier président noir de l’histoire des États-Unis va se rendre sur le terrain dans plusieurs États clés d’ici le scrutin, à commencer jeudi par Pittsburgh, bastion industriel de la Pennsylvanie, État plus que jamais essentiel pour ces élections.
A 63 ans, Barack Obama demeure une voix des plus influentes dans l’électorat démocrate et a déjà permis de lever plus de 76 millions de dollars de fonds de campagne cette année. Mais il n’avait pas encore battu le pavé de la campagne.
Avec AFP