Le retrait coup de poing du Mali, du Burkina Faso et du Niger de la CEDEAO fait l’effet d’une bombe sur le marché financier régional de l’UEMOA.
Inquiets face à ce séisme politique, les investisseurs fuient les obligations des pays concernés, provoquant une chute brutale des souscriptions.
C’est le Burkina Faso qui en paie les frais en premier lieu. En effet, le pays se retrouvait contraint d’annuler in extremis une émission simultanée de bons et d’obligations assimilables du Trésor de 35 milliards de Francs CFA.
Le pays des hommes intègres serait donc dos au mur.
« Les banques ouest-africaines ont décidé de couper le robinet du crédit suite à la rupture avec la CEDEAO. Résultat, les intentions de financement n’atteignaient même pas la moitié de la somme espérée », déplore un analyste à nos confrères de Jeune Afrique.
Même son de cloche au Niger, asphyxié par 6 mois de sanctions financières et incapable d’honorer le paiement d’intérêts à hauteur de 1,947 milliard de F CFA dus aux détenteurs d’obligations UMOA.
Un défaut partiel qui en dit long sur les réelles marges de manœuvre du pays.
Cette inversion soudaine de tendance sur le marché obligataire UEMOA, dont la santé semblait pourtant florissante, est lourde de menaces.
D’après l’agence Moody’s, les réserves de change communes de la zone se sont déjà réduites de moitié depuis 2021. De quoi doucher l’enthousiasme des investisseurs internationaux, dans un contexte économique mondial morose.
Surtout, le spectre d’un éclatement de l’UEMOA avec cette sortie du Burkina, du Niger et du Mali de la CEDEAO fait surface, près de 30 ans après sa création.
Car derrière la fin de la récréation CEDEAO, se profile la remise en question d’accords de coopération bien plus structurants pour la région. De là à imaginer un « Brexit » à l’ouest-africaine ? Les prochaines semaines s’annoncent cruciales.
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