L’Union européenne vient de porter un coup dur au Sénégal de Bassirou Diomaye Faye avec l’annonce de la suspension de l’accord de pêche qui les relie.
Concrètement, ce mardi 12 novembre 2024, l’Union européenne a fait connaître son intention de ne pas reconduire l’accord de pêche qui le lie au Sénégal.
La décision a été rendue publique par Jean-Marc Pisani, ambassadeur de l’UE au Sénégal.
Notons qu’elle intervient dans un contexte déjà tendu par les avertissements précédents concernant la pêche illicite.
La suspension de l’accord de pêche entre le Sénégal et l’Union européenne ; un coup dur pour Dakar
L’arrêt de l’accord le 17 novembre prochain va véritablement porter un coup à l’économie du pays. Et pour cause, elle faisait rentrer énormément d’argent dans les caisses de l’État.
Concrètement, on parle de plusieurs milliards de francs CFA en cinq ans comme bénéfice pour le Sénégal.
Une grande partie de ces fonds était dédiée au développement du secteur halieutique.
Cette rupture de partenariat s’explique par l’application stricte de la politique de « tolérance zéro » de l’UE face aux pratiques de pêche illicite, non déclarée et non réglementée (INN).
La situation est d’autant plus préoccupante que le secteur de la pêche constitue un pilier de l’économie sénégalaise, contribuant à hauteur de 3% au PIB national et assurant l’essentiel de l’approvisionnement en produits halieutiques du pays.
Avec des captures annuelles atteignant 500 000 tonnes en 2022, selon la FAO, l’impact de cette suspension risque d’être considérable.
Cette décision n’arrive pas sans préavis. Le 27 mai dernier, la Commission européenne avait déjà adressé un « carton jaune » au Sénégal, pointant du doigt les défaillances dans les systèmes de contrôle et de surveillance des navires, ainsi que la détection d’exportations illégales vers le marché européen.
Malgré cet avertissement, les mesures prises par les autorités sénégalaises n’ont visiblement pas convaincu Bruxelles.
Les conséquences de cette suspension dépassent le cadre purement financier. Les projets de développement, comme la construction des quais de pêche de Ndangane Sambou et de Hann, ainsi que les programmes de recherche scientifique et de surveillance maritime, se retrouvent désormais privés d’un soutien crucial.