Actuellement en visite en Angola, le président américain, Joe Biden annonce une aide aux victimes de la sécheresse en Afrique.
Le président américain Joe Biden a annoncé mardi 2 décembre un milliard de dollars d’aide humanitaire à l’Afrique lors d’une visite en Angola, axée sur un grand projet d’infrastructure qui vise à affirmer les ambitions de Washington face à la Chine sur le continent.
M. Biden a été reçu par son homologue angolais Joao Lourenço, à quelques semaines du passage de relais à son successeur Donald Trump à la Maison Blanche, qui n’a pas été évoqué explicitement par les deux chefs d’Etat mais dont l’ombre a plané sur la rencontre.
S’exprimant au Musée national de l’esclavage de Luanda, Joe Biden a déclaré que les États-Unis étaient « à fond pour l’Afrique », avant d’annoncer cette nouvelle aide de plus d’un milliard, répartie sur 31 pays, « pour les Africains déplacés par des sécheresses historiques ».
L’Afrique australe fait face depuis plusieurs mois à la pire sécheresse jamais enregistrée, liée au phénomène climatique El Nino, affamant des millions de personnes.
M. Biden a qualifié la traite des esclaves de « péché originel » qui « a hanté » les Etats-Unis. Au XIXe siècle, l’Angola a fourni un grand nombre d’esclaves dans la traite en direction des Amériques.
En quittant la scène, le chef d’Etat américain a déclaré à des journalistes qu’il était « en train de s’informer » sur la Corée du Sud, où le président a décrété la loi martiale.
Interrogé plusieurs fois dans la journée sur la grâce présidentielle accordée à son fils Hunter, il n’a pas répondu.
Cette volte-face a surpris dimanche, le démocrate de 82 ans ayant assuré qu’il laisserait la justice suivre son cours concernant son cadet, cible privilégiée de ses adversaires trumpistes, jugé pour détention illégale d’arme à feu et fraude fiscale.
Le voyage est le premier du genre d’un président américain sur le continent depuis 2015 et la première visite en Angola. Mais il intervient à un moment où Joe Biden n’a plus guère de poids politique.
Avec Joao Lourenço, le président sortant a balayé plusieurs sujets de politique étrangère, selon un haut responsable américain, notamment la guerre en Ukraine et la crainte que des armes puissent « finir » en Afrique, représentant un risque pour la sécurité.
Voie ferrée ambitieuse
Ils ont longuement évoqué le « couloir de Lobito », gigantesque projet de voie ferrée qui est l’investissement, « massif et très ambitieux », emblématique de la présidence Biden en Afrique.
Mais aussi de questions de gouvernance et de la « fragilité » de la démocratie, qui « nécessite un travail constant ».
Mercredi, Joe Biden doit se rendre à Lobito, à quelque 500 km au sud de Luanda pour y rencontrer les dirigeants des pays concernés par ce fameux « couloir » destiné à acheminer vers la ville portuaire des matières premières stratégiques telles que le cuivre et le cobalt.
A savoir, outre l’Angola, la République démocratique du Congo, la Zambie et la Tanzanie, selon la Maison Blanche.
Ce chantier est « une vraie révolution pour l’engagement des Etats-Unis en Afrique », a assuré John Kirby, porte-parole du Conseil de sécurité nationale de la Maison Blanche.
« Nous avons l’espoir fervent que la future équipe (…) comprendra comment cela contribuera à plus de sécurité, de prospérité et de stabilité économique pour le continent », a-t-il ajouté.
Le « couloir de Lobito », soutenu aussi par l’Union européenne, est conçu comme une vitrine des ambitions américaines en Afrique, plutôt négligée ces dernières années par la première puissance mondiale, alors que la Chine y investit très lourdement.
« Nous ne demandons pas aux pays de choisir entre les Etats-Unis et la Chine ou la Russie. Nous cherchons simplement des projets d’investissements fiables » pour l’Afrique, « parce que trop de pays se sont fiés à des investissements irréguliers, et se retrouvent désormais ravagés par les dettes », a-t-il ajouté, dans une allusion transparente à Pékin.
L’Angola est endetté à hauteur de 17 milliards de dollars auprès de la Chine, soit 40% du total de sa dette.
© Avec l’AFP