Le nombre de frontaliers au Luxembourg en provenance de France et de Belgique a continué de croître ces dernières années, ce qui a accentué les difficultés de recrutement par endroits.
Selon une étude du Statec intitulée «Le Luxembourg en chiffres» publiée au lendemain du reportage de nos confrères, les frontaliers français sont plus de 122.000 à travailler au Grand-Duché, accompagnés par plus de 52.000 frontaliers belges.
En comptant les frontaliers allemands, ils étaient donc en tout près de 221.600 en 2024, selon le Statec. À cela s’ajoutent même 14.300 «frontaliers résidents», c’est-à-dire des personnes de nationalité luxembourgeoise qui résident en France, en Belgique ou en Allemagne et qui travaillent au Luxembourg.
Cette tendance a engendré un autre effet hors des frontières du Luxembourg: les territoires proches du Grand-Duché ont rencontré des difficultés à retenir leurs résidents pour qu’ils travaillent près de chez eux plutôt que de traverser la frontière.
Quitte à allonger leurs trajets: les frontaliers français parcourent en moyenne 42 km pour aller travailler au Grand-Duché, selon l’Insee.
D’après le Liser, les Belges ont une distance moyenne de 54 km pour se rendre sur leur lieu de travail au Luxembourg.
Depuis quelques années, les employeurs ont donc dû trouver des parades pour endiguer la fuite de travailleurs potentiels de l’autre côté de la frontière.
Le 13 décembre 2023, un décret est paru au Journal officiel français pour octroyer une prime aux résidents de 133 communes des départements de l’Ain et de la Haute-Savoie, frontaliers de la Suisse. Celle-ci, correspondant à 3% du salaire de base, vise à faciliter le logement des fonctionnaires.
Les hauts salaires des frontaliers français travaillant en Suisse ont contribué à déséquilibrer le marché immobilier, rendant l’accès au logement compliqué pour les fonctionnaires français travaillant en France.
Le phénomène s’est également installé à la frontière du Luxembourg, avec une explosion des prix du marché dans le nord de la Meurthe-et-Moselle et de la Moselle. Il est devenu très difficile de se loger dans un secteur à 20 km de la frontière luxembourgeoise en travaillant en France.