Une ambitieuse initiative écologique sur plusieurs hectares de forêts vient d’être lancée officiellement au Togo.
Concrètement, le pays s’engage à restaurer 1,4 million d’hectares de forêts dégradées dans sa région Centrale, un projet d’envergure qui s’inscrit dans la deuxième phase du programme Forests4Future (F4F).
La cérémonie de lancement, qui s’est tenue à Lomé, marque le début d’un processus de cinq ans visant à redonner vie à des zones forestières sévèrement touchées par la déforestation.
Le projet, bénéficiant du soutien financier du Luxembourg et de l’Allemagne, cible principalement les préfectures de Tchamba, Tchaoudjo et Sotouboua, ainsi que le bassin du fleuve Mono, des zones particulièrement affectées par la dégradation environnementale.
Le projet ne se limite toutefois pas à ces régions spécifiques, puisqu’elle prévoit également des interventions à l’échelle nationale pour maximiser son impact sur l’ensemble du territoire togolais.
Le programme Forests4Future se distingue par son approche alliant restauration écologique et développement socio-économique. En effet, au-delà des campagnes de reboisement à grande échelle, le projet intègre un important volet de renforcement des capacités des communautés locales.
L’élaboration de plans de développement locaux et le soutien à des filières génératrices de revenus comme l’apiculture, la production de karité ou celle du néré constituent les piliers de cette stratégie de développement durable.
“Notre ambition est claire et forte en matière de durabilité environnementale”, a déclaré Joseph Senninger, chargé d’affaires de l’ambassade du Grand-Duché de Luxembourg au Bénin, lors de la cérémonie de lancement.
Il a particulièrement insisté sur la dimension transversale du projet, qui répond simultanément aux défis écologiques, sociaux et économiques auxquels le Togo est confronté.
L’appui technique de cette seconde phase sera assuré par la coopération allemande à travers la GIZ (Deutsche Gesellschaft für Internationale Zusammenarbeit), un partenaire expérimenté dans la mise en œuvre de projets environnementaux en Afrique subsaharienne.
La GIZ apportera son expertise en matière de gestion durable des ressources forestières et d’adaptation aux changements climatiques, deux domaines critiques pour l’avenir du pays.
Une attention particulière sera portée à l’exploitation durable des forêts galeries, ces formations végétales qui bordent les cours d’eau et qui sont identifiées comme des vecteurs de revenus potentiels pour les populations rurales.
Ces écosystèmes fragiles jouent un rôle crucial dans la préservation de la biodiversité et la régulation du cycle de l’eau, tout en offrant des ressources exploitables de manière durable.
L’agroforesterie, système agricole associant arbres et cultures, constitue l’une des approches privilégiées par les concepteurs du projet. Cette pratique permet de concilier production alimentaire et préservation de l’environnement, tout en diversifiant les sources de revenus des agriculteurs.
Pour le gouvernement togolais, cette initiative s’inscrit pleinement dans les engagements internationaux pris en matière de restauration des paysages forestiers. Elle répond également aux orientations définies dans la politique nationale de développement durable, qui place l’environnement au cœur des stratégies de lutte contre la pauvreté et d’amélioration du bien-être des populations.
La région Centrale du Togo, principal bénéficiaire de ce programme, fait face depuis plusieurs décennies à une déforestation accélérée, conséquence de pratiques agricoles non durables, de l’exploitation intensive du bois et des pressions démographiques.
Les 1,4 million d’hectares ciblés représentent ainsi un enjeu majeur pour la préservation du patrimoine naturel du Togo et la garantie de services écosystémiques essentiels pour les populations locales.