Au Togo, une nouvelle modification de la constitution sonne le glas des élections du président de la République faites par le peuple.
La surprise est grande pour les Togolais qui pour certains ignoraient jusqu’à présent l’existence d’une telle possibilité.
Avec plus de 8 millions d’habitants, le pays d’Afrique de l’Ouest de 57 000 km² a décidé de rompre avec la tradition et d’entrer dans une nouvelle phase.
Alors que la région fait face à des coups d’État et au terrorisme, le Togo aurait trouvé la solution pour éviter définitivement des luttes internes.
Le vote du président de la République au Togo confié aux parlementaires après des crises post-électorales
Depuis des années, le peuple togolais a été habitué à choisir son président à travers les urnes. Bien souvent, les élections se terminent par des mécontentements. Les candidats qui ont perdu ne reconnaissent pas le résultat des urnes.
Ils n’acceptent pas la victoire du candidat vainqueur. Cela se transforme en manifestations et en crises politiques. L’une de ces crises qui restent encore dans les mémoires est celle qui a suivi l’élection présidentielle de 2005.
Ainsi, après ces difficultés, le Togo a décidé de passer au régime parlementaire. Le peuple n’ira plus aux urnes pour élire le président.
Selon la nouvelle constitution adoptée par les députés le lundi 25 mars, le Président de la République sera désormais élu par l’Assemblée nationale et le sénat en congrès.
Cela signifie que le peuple choisira les députés et les sénateurs. Ceux-ci à leur tour choisiront le dirigeant du pays. La nouvelle loi devrait être promulguée dans les prochains jours.
Après cela, on peut considérer qu’il n’y aura plus d’élection présidentielle telle qu’on le connaissait avant au Togo.
Le nouveau système a l’avantage d’éviter d’impliquer directement la population. Cela devrait mettre fin aux mécontentements et aux affrontements qui naissent après les élections présidentielles dans le pays.
Les raisons officielles de la modification de la constitution
« Les constitutions ne sont pas des tentes dressées pour le sommeil », disait Royer Collar. Cela signifie que la constitution est appelée à évoluer en raison du contexte et surtout pour le bien du peuple.
Selon l’Assemblée nationale, la nouvelle constitution permet de « renforcer la stabilité juridique, de garantir la stabilité et la continuité de l’état de droit, de créer des bases solides pour la participation et l’inclusion citoyenne aux politiques ainsi qu’à la gestion de la chose publique, d’organiser la République et les pouvoirs en fonction de l’évolution et des réalités de l’intégration sous régionale de notre pays et enfin de protéger et renforcer les droits et libertés fondamentaux des citoyens ».
« La mise en place du régime parlementaire favorisera l’exercice d’un contrôle efficace des citoyens sur leurs dirigeants et leurs politiques, tout en participant directement et de façon inclusive à la prise de décision politique », peut-on en outre lire sur le site de l’assemblée nationale.
Les élections des parlementaires prennent un autre sens
L’engouement suscité par les élections législatives était moins que celui des élections présidentielles. Désormais, les choses vont changer.
En effet, un citoyen qui ne va pas aux urnes pour choisir un député, s’abstient indirectement de choisir son président.
En ce sens, le Parlement togolais vient de gagner en puissance. Avant, son rôle consistait entre autres à contrôler l’action du gouvernement et à voter les lois.
Cette fois-ci, ils auront le pouvoir d’élire le président. Reste à savoir, si les parlementaires seront en mesure de destituer le président durant son mandat ?
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