Le Togo a accueilli une évaluation en provenance de la FAO. Lomé a en effet réuni les jeudi 13 et vendredi 14 novembre 2025 les acteurs du monde rural pour évaluer le Mécanisme Forêts & Paysans.
Cet atelier national de suivi et d’apprentissage rassemble les organisations paysannes bénéficiaires du programme soutenu par l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture.
Le dispositif a eu pour but de renforcer la résilience des communautés agricoles face au changement climatique à travers la restauration des paysages et la promotion de l’agroécologie.
Le colonel Aoufoh Dimizou représente le ministère chargé des Ressources forestières. Il a ouvert les travaux en rappelant l’ampleur du programme. Vingt organisations paysannes reçoivent depuis 2024 des subventions directes pour financer des projets locaux de gestion durable des ressources naturelles.
Ces initiatives couvrent les cinq régions du pays. Les filières concernées incluent l’apiculture, le karité, le néré, le café-cacao et les pépinières. Les montants alloués varient de 5 000 à 70 000 dollars par bénéficiaire.
« Le FFF n’est pas un projet ponctuel, mais un mécanisme stratégique reliant la base paysanne aux ambitions nationales de développement durable », a déclaré le secrétaire général du ministère selon les propos rapportés par Togo First. Cette formule résume la vision du gouvernement.
Les autorités considèrent les organisations de producteurs forestiers et agricoles comme des acteurs centraux du développement du pays. Le programme doit permettre de valoriser les impacts observés sur le terrain et d’améliorer la gouvernance des organisations rurales.
La coopérative SCOOPS Pro Mangues de Vo figure parmi les réussites présentées. Elle a planté 20 hectares de manguiers dans la région Maritime. L’organisation a également installé une unité de transformation produisant des mangues séchées et des liqueurs.
Ce type d’investissement crée des emplois, diversifie les revenus agricoles et consolide la sécurité alimentaire. Enfin, il contribue à fixer les populations dans les zones rurales.
Le Togo s’est engagé en 2019 à restaurer 1,4 million d’hectares de terres dégradées d’ici 2030. Cet engagement intervient dans le contexte de l’Initiative africaine de restauration des paysages forestiers AFR100. La FAO a apporté son soutien financier à travers le Mécanisme Forêts & Paysans, avec un appui de l’Agence allemande de coopération internationale GIZ. Depuis 2019, plus de 2,6 millions de dollars ont été investis dans le programme togolais.
Oyetounde Djiwa dirige le bureau de la FAO au Togo. Il a précisé en décembre 2023 que « d’importantes sommes ont été allouées aux organisations de producteurs et ONG pour différentes activités » selon les propos rapportés par Republicoftogo.
L’approche privilégie les investissements directs auprès des producteurs plutôt que les dépenses administratives. Cette méthode permet d’avoir un impact immédiat au niveau local et d’améliorer concrètement les revenus des bénéficiaires.
Le programme vise à contribuer à l’atteinte de 11 des 17 Objectifs de développement durable des Nations Unies. Les résultats attendus couvrent quatre domaines. Premièrement, une gouvernance plus inclusive conduisant à des politiques favorables aux producteurs. Deuxièmement, un renforcement de l’entrepreneuriat et de l’accès aux marchés à travers des chaînes de valeur équitables. Troisièmement, une amélioration des mesures d’atténuation face au changement climatique. Quatrièmement, un accès accru aux services sociaux et culturels.
Les organisations de producteurs doivent abandonner les anciennes pratiques culturales qui dégradent les sols et le couvert végétal. L’utilisation massive de pesticides provoque l’insécurité et l’intoxication alimentaire. Le FFF encourage l’agroforesterie, qui combine la gestion durable des arbres et des cultures sur une même parcelle. Cette approche crée des systèmes agricoles plus diversifiés et résilients. Bref, elle transforme les méthodes traditionnelles.
Le Togo et Madagascar sont les deux pays francophones pilotes de la deuxième phase du programme en Afrique. Cette phase couvre la période 2024-2028 après une première expérimentation lancée en avril 2019. Les donateurs actuels incluent l’Allemagne, la Finlande, la Suède, IKEA et le programme FLEGT de l’Union européenne. L’enveloppe totale pour le Togo s’élève à 340 000 dollars sur la période en cours.
Un rapport de 2023 a évalué la contribution des organisations financées par le FFF à la restauration des écosystèmes forestiers entre 2019 et 2022. Les chercheurs ont cartographié les sites reboisés, estimé le bilan carbone des activités et mesuré la progression vers les objectifs nationaux. Les résultats se sont révélés encourageants. Les producteurs ont planté des dizaines de milliers d’arbres dans les cinq régions. Les pratiques agroforestières se sont diffusées progressivement.
Aboudoumisamilou Issifou facilite le projet FFF au Togo. Il supervise la signature des protocoles d’accords entre la FAO et les organisations bénéficiaires. En mars 2024, neuf organisations des régions des Plateaux et Maritime ont signé des accords de subvention directe lors d’un atelier technique à Atakpamé. Ces organisations portent des projets dans les filières café-cacao, apiculture et transformation de produits forestiers non ligneux.
L’atelier de Lomé a permis de faire le bilan mi-parcours du programme. Les participants vont discuter des réussites, identifier les difficultés rencontrées et proposer des ajustements pour la suite de la mise en œuvre. La FAO entend capitaliser sur les expériences réussies pour les diffuser plus largement. Elle veut aussi renforcer les capacités organisationnelles des bénéficiaires à travers des formations et des voyages d’échanges dans d’autres pays africains.