C’est une excellente nouvelle qui vient de tomber pour le Togo : l’agence de notation des États-Unis, Standard & Poor’s (S&P), vient de rehausser la note souveraine du pays à « B+« .
Elle passe ainsi de « B » à « B+ », plaçant ainsi le pays au même niveau que le Nigéria, première économie d’Afrique.
L’important changement a été annoncé le vendredi 18 avril 2025. Elle est la preuve de la bonne santé économique du pays ouest-africain et de sa résilience face aux chocs extérieurs.
Cette nouvelle note avec perspective stable reflète aussi les progrès économiques considérables réalisés par le Togo ces dernières années.
L’agence américaine prévoit une croissance robuste de l’économie togolaise, estimée à 6% en moyenne annuelle sur la période 2025-2028, un rythme supérieur à celui de nombreux pays comparables.
Comment le Togo a obtenu de l’agence des États-Unis, une note de B+ ?
La montée de la note souveraine du Togo par Standard & Poor’s s’appuie sur une consommation privée en hausse, une inflation maîtrisée à 2,9% en 2024, et une politique d’investissement stratégique dans les infrastructures.
Le port autonome de Lomé constitue l’atout économique majeur du pays. Qualifié de « carrefour logistique important » par S&P, cette infrastructure a connu un développement spectaculaire depuis les travaux d’agrandissement entrepris dans les années 2010.
Le trafic y a doublé en huit ans, atteignant plus de 30 millions de tonnes de marchandises traitées en 2024, contre 14 millions en 2016. Lomé s’impose désormais comme le point de passage privilégié pour l’import-export des pays de l’Alliance des États du Sahel.
Le Togo a également amorcé une diversification de son économie, longtemps dépendante des exportations de matières premières comme le coton et le phosphate.
La Plateforme industrielle d’Adétikopé (PIA), inaugurée en 2021, attire de nouveaux acteurs économiques spécialisés dans la transformation du coton, du soja et la production textile.
Selon S&P, des investissements privés équivalents à 2,6% du PIB, soit environ 160 milliards FCFA, sont actuellement en cours dans le pays.
Sur le plan budgétaire, le gouvernement togolais a réalisé des efforts significatifs. Le déficit a été ramené à 4,6% du PIB en 2024 contre 6,7% un an plus tôt, avec un objectif de retour à 3% d’ici 2027.
Cette amélioration s’appuie sur une hausse continue des recettes fiscales et une rationalisation des dépenses d’investissement. Le ratio de dette publique nette, qui dépassait les 60% en 2024, devrait progressivement diminuer pour s’établir autour de 52% à l’horizon 2028.
Le Togo opère également une réorientation stratégique de sa politique d’endettement. Après plusieurs années de recours intensif au marché régional, caractérisées par des coûts croissants et des maturités raccourcies, le pays mise désormais sur des ressources extérieures plus stables et moins onéreuses.
En 2025, le Togo a déjà sécurisé 200 millions de dollars de la Banque mondiale et prévoit deux prêts commerciaux totalisant 350 millions d’euros, adossés à des garanties multilatérales.
S&P souligne que cette stratégie pourrait réduire durablement le coût moyen de la dette et renforcer la soutenabilité de la trajectoire budgétaire.
Le passage à la note « B+ » place ainsi le Togo au même rang que le Nigéria dans l’échelle de notation de S&P, une reconnaissance significative pour ce petit pays de 8,5 millions d’habitants.
Malgré ces avancées, l’agence américaine identifie plusieurs vulnérabilités persistantes. Le PIB par habitant reste faible, s’établissant à peine à 1 100 dollars, et l’économie demeure majoritairement informelle, ce qui limite les marges fiscales du gouvernement.
Par ailleurs, les tensions sécuritaires dans la zone nord du pays, aux frontières avec le Burkina Faso et le Niger, pourraient exercer une pression sur les dépenses de défense et potentiellement décourager certains investissements.
Cette note « B+ » positionne le Togo dans la catégorie « spéculative » de l’échelle de S&P, qui qualifie les pays « peu vulnérables à court terme mais confrontés à des incertitudes majeures et persistantes du fait des conditions économiques et financières défavorables ».
Néanmoins, la perspective stable associée à cette note témoigne de la confiance de l’agence américaine dans la capacité du Togo à poursuivre ses réformes économiques et à maintenir sa dynamique de croissance.