Au Togo, la nouvelle Constitution adoptée le 25 mars dernier a été renvoyée devant l’Assemblée nationale par le Président Faure Gnassingbé pour une seconde lecture.
Ce texte controversé modifie en profondeur le régime politique, passant d’un système présidentiel à un régime parlementaire où le chef de l’Etat serait désigné par les députés.
Une décision présidentielle inattendue sur la nouvelle constitution
Dans un communiqué surprise diffusé vendredi soir, la ministre de la Communication a annoncé la demande du Président de procéder à « une deuxième lecture de la loi portant révision de la Constitution ».
Un revirement soudain alors que le projet avait été adopté une semaine plus tôt par le Parlement à une très large majorité de 89 voix contre 2.
Pour rappel, le nouveau texte constitutionnel opère un profond changement institutionnel. Exit le président élu au suffrage universel direct pour un mandat de 5 ans renouvelable une fois.
À l’avenir, le chef de l’Etat serait choisi « sans débat » par le Parlement réuni en congrès « pour un mandat unique de six ans ».
Un poste inédit de « président du Conseil des ministres », désigné pour 6 ans, est également créé avec de larges prérogatives exécutives.
Cette révision constitutionnelle, portée par la majorité présidentielle à l’Assemblée, est vivement critiquée par l’opposition.
Celle-ci y voit une manœuvre du Président Gnassingbé, au pouvoir depuis 2005 après avoir succédé à son père Eyadéma qui a régné 38 ans, pour se maintenir durablement aux commandes malgré la limitation à deux mandats présidentiels introduite en 2019.
Un remaniement institutionnel à quelques semaines d’élections cruciales. Le 20 avril prochain auront lieu, en effet, les législatives, scrutins-tests pour la poursuite du processus démocratique au Togo.
© avec l’AFP
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