Les autorités togolaises ont annoncé ce mercredi 9 juillet 2025 avoir émis des mandats d’arrêt visant les blogueurs et artistes du « Mouvement du 6 juin (M66) » qui appellent depuis début juin à des manifestations contre le pouvoir.
Des manifestations ont eu lieu fin juin pour contester des arrestations de personnalités critiques envers le gouvernement, la hausse du prix de l’électricité ou encore la réforme constitutionnelle de 2024 qui permet au dirigeant Faure Gnassingbé de consolider son pouvoir
« Il y a des mandats d’arrêt qui ont été lancés (…) Dans aucun pays au monde, on ne peut appeler à tuer à visage découvert », a martelé le ministre de la Sécurité, le colonel Calixte Madjoulba.
« Quand on lance un mandat d’arrêt international, il doit y avoir une suite et être rassurés que nous irons jusqu’au bout », a ajouté le ministre, en lançant: « quel que soit l’endroit où ils résident, on ira les chercher ».
Des membres du M66 ont appelé à de nouvelles manifestations les 16 et 17 juillet.
« Ce qui s’est passé les 6, 26, 27 et 28 juin résultant de la pure manipulation et cela relève globalement des tentatives de déstabilisation de la sous-région. C’est du terrorisme quand on invite des gens à la violence gratuite », a appuyé le colonel Hodabalo Awaté, ministre de l’Administration territoriale.
« Nous sommes dans un Etat de droit et le respect de la loi n’est pas une option, a-t-il ajouté. La loi s’impose à tous. Les manifestations non déclarées, les actes de vandalisme, les appels au désordre ne peuvent en aucun cas être fermés comme des formes acceptables d’expression démocratique ».
L’opposition et la société civile accusent les forces de l’ordre d’avoir causé la mort de sept personnes lors des manifestations à Lomé.
De son côté, le gouvernement a fait état de cinq personnes décédées, la plupart « par noyade », et énonce des « tentatives de récupération malheureuse ».
Le Parquet a annoncé l’ouverture d’une enquête judiciaire contre X pour « élucider davantage les circonstances et les causes exactes » de ces décès.
Des organisations et des partis d’opposition ont initié des journées de prières à compter de vendredi pour « rendre hommage » aux victimes et ont appelé à une nouvelle manifestation lundi.
« Nous allons organiser une grande marche pacifique, citoyenne et silencieuse à travers des artères de Lomé », jusqu’à la Lagune de Bè où certains corps ont été repêchés, a déclaré lors d’une conférence de presse David Dosseh, porte-parole du Front citoyen Togo debout (FCTD, regroupement d’organisations de la société civile).
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