L’Union Africaine (UA) gagne un pourcentage sur tout ce que le Togo achète en dehors de l’Afrique. Ce pourcentage permet à l’institution de financer ses activités.
En effet, cette année, le Togo a encore inscrit le Prélèvement de l’Union Africaine (PUA) dans son projet de loi de finances 2026.
Du 1er janvier au 31 décembre 2026, ce prélèvement sera perçu à la douane, indique l’article 7 du projet.
Selon le premier alinéa de l’article 7, le PUA est calculé sur la valeur en douane des marchandises importées qui ne viennent pas d’Afrique et qui sont destinées à être vendues au Togo.
Le taux appliqué est de 0,2 % de la valeur en douane. Cela signifie que si un produit coûte 1 000 000 F CFA en valeur douanière, le PUA sera de 2 000 F CFA.
Revoyons les chiffres avec d’autres échelles. Si, un commerçant importe un ordinateur de 300 000 F CFA depuis l’Europe, il paiera 600 F CFA pour le PUA. Et si une entreprise importe des pièces de machines pour 5 000 000 F CFA, elle paiera 10 000 F CFA.

Les exonérations
Il existe des cas où le Prélèvement de l’Union Africaine n’est pas appliqué. Le projet de loi de finances précise dans son article 7-1 que certaines importations sont totalement exonérées du PUA.
La première exonération concerne « les dons et aides destinés à l’État ou aux œuvres de bienfaisance ». Par exemple, si un pays étranger offre du matériel médical à un hôpital public togolais, il ne paiera pas la PUA.
Un autre cas : si une ONG envoie gratuitement des vêtements ou des médicaments pour aider des populations vulnérables, aucun prélèvement ne sera payé.
La seconde exonération concerne les biens importés dans le cadre de privilèges diplomatiques. Par exemple, si une ambassade au Togo importe un véhicule de service ou du matériel pour son fonctionnement, elle ne paie pas le PUA. Les diplomates bénéficient de certains privilèges reconnus par les conventions internationales.
Des fonds pour rendre l’Union africaine autonome
Selon le projet de loi de finances du Togo, l’argent collecté grâce au Prélèvement de l’Union Africaine est directement envoyé à l’Union africaine à travers un compte spécial ouvert à la BCEAO.
L’objectif est de permettre à l’UA d’avoir ses propres ressources, sans dépendre fortement de financements venant de l’extérieur.
L’Union africaine explique que ce système doit permettre de mieux partager le financement entre les pays membres, de réduire la dépendance envers quelques pays seulement, et d’améliorer la gestion de son budget.
L’UA veut aussi garantir un financement stable et durable pour ses opérations de paix, en renforçant son Fonds pour la paix et en cherchant de nouveaux partenariats.
Certains pays africains ne prennent pas encore le PUA
La mesure du Prélèvement de l’Union Africaine, appelée Décision de Kigali, a vu le jour en juillet 2016. Malheureusement, tous les pays africains ne l’appliquent pas encore.
Au 11 octobre 2019, seulement 17 pays, soit environ 31 % des membres de l’UA, avaient intégré cette décision dans leurs lois nationales et avaient commencé à appliquer le prélèvement de 0,2 %.
Parmi eux, on peut citer le Kenya, la Gambie, le Congo Brazzaville, le Gabon, le Rwanda, le Cameroun, le Soudan et Djibouti.
Les pays d’Afrique de l’Ouest sont les meilleurs élèves. La Sierra Leone, la Côte d’Ivoire, la Guinée, le Bénin, le Ghana, le Nigéria, le Mali et le Togo appliquent la PUA.
Néanmoins, il faut se garder de tous les féliciter. En effet, parmi ces États, certains ne transfèrent pas tout l’argent à l’Union africaine.
L’institution ne dispose d’aucun mécanisme obligatoire pour vérifier que les sommes récoltées sont réellement envoyées.
Pourquoi certains pays africains n’adoptent-ils pas encore la mesure ?
Selon l’UA, certains petits États insulaires ont fait savoir qu’ils sont inquiets. Leurs économies sont fragiles, peu diversifiées et reposent surtout sur le tourisme.
Ils craignent que l’augmentation des tarifs sur leurs faibles importations ne crée des difficultés économiques supplémentaires.
L’UA explique que d’autres pays membres disent être limités par leurs engagements internationaux, notamment ceux pris auprès de l’Organisation mondiale du commerce.
Le principe de la nation la plus favorisée les oblige à appliquer les mêmes tarifs douaniers pour un même produit venant de n’importe quel pays membre de l’OMC. Cela complique l’application du prélèvement de l’Union africaine dans sa forme actuelle.
Cliquez ici pour télécharger le document pdf de l’UA sur le Prélèvement de l’Union Africaine.