Les récoltes de céréales au Togo marquent un léger recul cette année. La campagne 2024-2025 affiche 1,53 million de tonnes de céréales produites, selon les dernières données de la Banque Centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO). Ce volume rompt avec la progression continue observée depuis 2019.
L’année précédente, la production avait atteint 1,56 million de tonnes. Une différence de 30 000 tonnes sépare désormais les deux campagnes.
Entre 2019 et 2024, le pays avait pourtant enregistré une croissance annuelle moyenne de 4,3 % dans ce secteur. Le maïs demeure la céréale dominante, devant le riz paddy qui occupe la deuxième place. Bref, cinq années d’expansion se terminent sur une note moins favorable.
Derrière cette production de céréales, une distribution d’engrais en hausse au Togo
Face à ces résultats, l’État prépare la campagne 2025-2026 avec des moyens renforcés. Le gouvernement prévoit de mettre à disposition 85 000 tonnes d’engrais, contre 78 000 tonnes distribuées lors de la campagne précédente. Cette augmentation de 9 % devrait permettre aux exploitants d’améliorer leurs rendements.
La région des Savanes, au nord du pays, recevra près de 40 % de ces intrants.
Cette zone concentre les principales surfaces cultivées et abrite les exploitations les plus dépendantes des apports externes en nutriments. Le mil et le sorgho y occupent une place centrale dans les rotations agricoles.
Au-delà des fertilisants, le dispositif comprend également des semences vivrières améliorées. Ces variétés résistent mieux aux irrégularités pluviométriques constatées ces dernières années. Les petits exploitants, qui forment l’essentiel du tissu productif national, bénéficient en priorité de ces distributions.
Selon Togo First, la production céréalière nationale « est passée de 1,26 million de tonnes pour la campagne agricole 2019-2020 à 1,5 million de tonnes en 2023 ».
Cette progression régulière sur cinq campagnes successives avait permis au pays d’améliorer sa sécurité alimentaire. Le recul actuel demeure toutefois limité et ne remet pas en question les acquis récents.
Un secteur vital pour l’économie
L’agriculture togolaise représente plus de 40 % du produit intérieur brut. Elle emploie environ 65 % de la population active. Les céréales constituent l’essentiel de l’approvisionnement calorique du pays. Le maïs seul représente 51 % des céréales consommées au Togo, selon des données antérieures de la BCEAO.
Les aléas climatiques expliquent en partie ce tassement de la production. Enfin, les poches de sécheresse observées durant la campagne ont perturbé les cycles de croissance dans plusieurs préfectures.
Le gouvernement a d’ailleurs lancé en janvier 2025 une série de rencontres avec les producteurs pour dresser un bilan précis de la campagne écoulée.
Ces consultations ont démarré dans les préfectures de Zio, Vo et Lacs. Les agriculteurs y ont évoqué les difficultés rencontrées : manque d’infrastructures adaptées, pluies irrégulières, accès limité aux marchés. Les autorités ont promis d’ajuster les mécanismes d’accompagnement pour la prochaine saison.