Devant un contexte mouvementé marqué par l’entrée dans la 5e République au Togo, l’affaire Aamron, les récents appels à manifester, le Ministre Gilbert Bawara est sorti du silence.
Pour mieux comprendre cette conjoncture, Gilbert Bawara, ministre de la Réforme, du Service public, du Travail et du Dialogue social, a livré son analyse détaillée à nos confrères de New World TV.
Ce point de vue officiel éclaire plusieurs aspects essentiels de la vie politique togolaise actuelle.
Les mouvements de contestation et le cas Aamron pour le ministre Gilbert Bawara
Depuis les premiers jours de contestation, le cas de l’artiste activiste Aamron a focalisé l’attention.
Interpellé puis rapidement libéré, son traitement a soulevé des interrogations, notamment sur les conditions de son arrestation et son internement dans un hôpital psychiatrique.
Le ministre Bawara reconnaît que la situation est « malheureuse et regrettable », mais insiste sur le fait que l’artiste n’était pas un simple citoyen tranquille, mais quelqu’un dont les propos publics ont franchi les limites de la liberté d’expression pour tomber dans l’injure publique et la diffamation.
« Nous sommes dans une société ouverte et démocratique. Les libertés sont importantes, y compris la liberté d’opinion et d’expression… Mais a-t-on besoin pour cela de se livrer à des outrances, de tenir des propos qui sont manifestement des propos qui relèvent de l’injure publique, de la diffamation ? », a-t-il expliqué.
Selon lui, l’internement d’Aamron dans un centre de santé a été fait dans le respect de ses droits, avec accès à sa famille et à son avocat. Il appelle à considérer cette période comme une « parenthèse malheureuse » et met en garde contre les tentatives de récupération politique ou médiatique de cette affaire, soulignant que l’objectif est d’aider l’artiste à retrouver la sérénité et à poursuivre ses activités artistiques.
Manifestations du 6 juin : légalité, ordre public et réactions
Le 6 juin 2025, une première journée de mobilisation a eu lieu, mais selon le ministre, cette manifestation n’était pas légale ni régulière, car elle n’avait pas été notifiée aux autorités compétentes.
En conséquence, les forces de l’ordre ont dû intervenir pour préserver l’ordre public face à des velléités de désordre et d’insurrection.
Bawara rappelle que la loi exige que toute manifestation soit organisée dans le cadre légal, avec notification préalable aux autorités. Il a aussi souligné que la manifestation du 6 juin était accompagnée d’incitations à la haine, à la violence, et à la subversion, ce qui justifie l’intervention de l’État.
Il exhorte donc les citoyens à la responsabilité et au respect des lois pour éviter des affrontements inutiles et dangereux pour la cohésion sociale.
Répondre aux appels à manifester : Gilbert Bawara lance un appel à la responsabilité
Face aux appels à manifester, souvent relayés sur les réseaux sociaux et parfois organisés à l’étranger, le ministre lance un avertissement clair : toute manifestation non notifiée et illégale sera empêchée.
Il appelle au civisme et à la retenue, rappelant que la participation à des rassemblements illégaux expose à des risques inutiles.
Il souligne aussi les dangers des campagnes de désinformation et de manipulation via les réseaux sociaux, où des faux profils et messages sont utilisés pour semer la discorde.
Vers un dialogue apaisé et constructif
Au terme de cet entretien, il apparaît pour le ministre Bawara que la volonté du gouvernement est clairement orientée vers l’apaisement, le dialogue social et la responsabilité citoyenne.
Le ministre Gilbert Bawara insiste sur la nécessité de dépasser les divisions, de rejeter la violence et de privilégier l’écoute mutuelle pour faire avancer le Togo dans la stabilité et le développement.
« Écoutons-nous mutuellement, faisons preuve d’ouverture les uns envers les autres, essayons de discuter et chacun apportera son idée et la lumière jaillira. »