Le célèbre artiste Tiken Jah Fakoly, a fait une confidence inattendue concernant les artistes ivoiriens.
La légende vivante du reggae clame haut et fort qu’il porte tout haut le drapeau ivoirien à chacun de ses concerts.
« Je fais partie des artistes qui font la fierté de la Côte d’Ivoire à l’international. Aucun autre artiste ivoirien ne tourne autant que moi dans le monde.
Pour chaque album, je réalise près de 90 concerts par an. Rien que pour mon nouvel album, j’en suis déjà à 70 concerts, et il m’en reste encore 30 prévus pour cet été (…).
Et à chaque fois que je suis en concert à l’étranger, c’est le drapeau ivoirien que le public brandit.
Avant, c’était le drapeau jaune-vert du reggae, mais aujourd’hui, c’est le drapeau orange-blanc-vert (OBV) de la Côte d’Ivoire qu’on voit partout », a lâché Tiken Jah Fakoly.
Poursuivant, Tiken Jah Fakoly a évoqué les conséquences de son engagement en tant qu’artiste avant son concert qui a eu lieu le 12 avril 2025 au palais de la culture de Treichville.
« Un artiste peut contribuer au développement de son pays en éveillant la conscience du peuple. C’est d’ailleurs la mission du reggae, et c’est ce que j’essaie de faire à travers mon art.
J’ai payé le prix de mon engagement à plusieurs reprises. Il y a des pays où j’ai été interdit de séjour. Par exemple, au Sénégal, de 2007 à 2010, j’étais officiellement interdit d’entrée par le gouvernement sénégalais de l’époque.
Tout le monde sait que je suis installé aujourd’hui au Mali. Pourquoi j’y suis et comment j’y suis arrivé ? C’est aussi pour des raisons sécuritaires. À l’époque, je ne partageais pas la vision de ceux qui étaient au pouvoir. Vivre en dehors de son pays est un prix à payer. Je vis désormais là-bas, et mon pays me manque souvent.
Une fois, je devais me produire en concert à Kinshasa, en République démocratique du Congo. Nous avons embarqué à Bruxelles, mais à notre arrivée, une personne nous attendait.
Elle a récupéré nos passeports, les miens et ceux de mes musiciens. Nous pensions que c’était pour faciliter notre entrée sur le territoire.
Finalement, ils nous ont remis dans le même avion pour un retour immédiat à Bruxelles. Pire encore, ils ont écrit aux autorités belges pour dire que nous étions des terroristes. Imaginez : à la sortie de l’avion, ce sont des policiers qui nous ont accueillis…
J’ai aussi connu la censure dans mon propre pays. J’ai souvent envie d’y mener des projets, mais il est rare que je trouve des sponsors. J’imagine qu’ils s’auto-censurent. Mais je me dis que Bob Marley, lui aussi, a payé ce prix. »