Le député-maire ivoirien, Tiémoko Antoine Assalé, a confié avoir été arrêté le 27 décembre 2007.
Mais au-delà de la souffrance, il révèle que cette incarcération a contribué à forger sa personnalité. Selon ses révélations, c’était un passage obligé.
« C’est une étape de ma vie que j’ai finalement considérée comme nécessaire. Au départ, j’avais une mauvaise perception de la chose, mais avec du recul, j’ai compris que c’était un passage obligé, bénéfique pour moi et pour les autres en prison.
Cela a contribué à forger ma personnalité, à développer de la résilience et à apprendre à gérer le stress dans un milieu carcéral. Tout cela a fait de moi ce que je suis aujourd’hui.
Quand j’étais plus jeune, mon plus grand rêve était de devenir magistrat. Je ne supporte pas l’injustice et voulais œuvrer dans le milieu judiciaire pour redresser les torts.
Mais à la sortie de l’université, diplôme en poche, je me suis retrouvé pris entre mes rêves et une réalité difficile : en tant qu’enfant de pauvres, on nous demandait des choses impossibles à obtenir. Confronté à la corruption, j’ai estimé que ma plume pouvait être un outil pour dénoncer ces pratiques.
J’avais écrit un article qui critiquait la corruption dans le système de recrutement des fonctionnaires dans un pays imaginaire, pas en Côte d’Ivoire. Mais, à l’époque, on a estimé que ce pays fictif ressemblait trop à la Côte d’Ivoire, et que les personnages décrits dans mon article étaient liés à des figures réelles.
On m’a alors accusé de discréditer les institutions et autorités ivoiriennes. J’ai été arrêté le 27 décembre 2007 et conduit en prison le lendemain. Le 2 janvier 2008, j’ai été jugé et condamné à 12 mois de prison.
Pour quelqu’un qui rêvait de devenir magistrat, ce fut un choc. Mais, avec le temps, j’ai vu cette expérience comme une sorte d’apprentissage.
Ce qui m’a le plus bouleversé, c’était de penser à ma mère. Je ne savais pas comment elle allait supporter la nouvelle.
À l’origine, j’étais simplement venu à Abidjan acheter des CD, car j’animais des bals de fin d’année en tant que DJ. Pendant huit ans, j’ai parcouru les villages et campements avec mes appareils pour animer des soirées. Personne dans ma famille n’était informé de mon arrestation.
C’est grâce à un ami, un grand frère, Venance Konan, que la nouvelle a été rendue publique. Le lendemain, Le Nouveau Réveil a publié un article annonçant mon arrestation.
C’est ainsi que mes parents ont appris que j’étais en prison. Ce fut un véritable choc pour eux », a déclaré l’honorable Tiémoko Antoine Assalé.