Terrorisme : 11 personnes pendues dans ce pays

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Crédit Photo : Pouvoirs d'Afrique

D’après une source de sécurité et de la santé dans la province de Dhi Qar, onze personnes ont été pendues ce lundi 6 mai dans une prison du sud de l’Irak pour « terrorisme ».

Pour la justice irakienne, le « terrorisme », mais aussi les homicides volontaires, voire les trafics de drogue, peuvent valoir la peine de mort par pendaison à leurs auteurs. Les décrets autorisant les exécutions doivent être signés par le président irakien.

Les exécutions de lundi, dans la prison de Nassiriya, communément surnommée « al-Hout », la baleine en arabe, car selon des Irakiens personne n’en ressort jamais vivant interviennent deux semaines après des pendaisons similaires. A l’époque, l’ONG Amnesty International avait fustigé « un inquiétant manque de transparence » des autorités concernant ces exécutions.

S’exprimant lundi sous couvert d’anonymat, un responsable de sécurité a annoncé à l’AFP « 11 exécutions dans la prison d’Al-Hout à Nassiriya », précisant que tous « avaient été condamnés en vertu de l’article 4 de la loi antiterroriste ».

Un responsable des autorités médicales de Dhi Qar, dont le département reçoit les corps, a confirmé l’information, assurant « avoir reçu les dépouilles pour les remettre aux familles ».

« Tous étaient Irakiens », a-t-il dit, lui aussi sous couvert d’anonymat, en précisant que les exécutions avaient été menées sous la supervision d’une équipe du ministère de la Justice.

Les deux sources n’étaient pas en mesure de préciser pour quels faits ces 11 personnes ont été condamnées, ni de confirmer une potentielle affiliation au groupe jihadiste Etat islamique (EI) ou à Al-Qaïda.

Depuis plusieurs années, les tribunaux irakiens ont prononcé des centaines de peines capitales et de condamnations à perpétuité car le Code pénal prévoit une sentence pouvant aller jusqu’à la mort pour quiconque a rejoint « un groupe terroriste », que l’accusé ait combattu ou non dans ses rangs.

Par le passé, l’Irak a été épinglé pour des centaines de procès qualifiés d’expéditifs, des aveux obtenus sous la torture ou une représentation juridique inefficace, selon les défenseurs des droits humains.

Le 22 avril, au moins 11 hommes ont été pendus à Nassiriya pour des faits de « terrorisme », Amnesty International évoquant elle 13 hommes exécutés mais « condamnés sur la base d’accusations de terrorisme trop vagues ».

« Le gouvernement irakien doit immédiatement établir un moratoire officiel sur les exécutions et œuvrer en faveur de l’abolition de la peine de mort », plaidait l’ONG.

Parmi ce groupe, 11 étaient condamnés pour affiliation à l’EI.

Fin janvier déjà, des experts du Haut-commissariat des droits humains de l’ONU « exprimaient leur profonde préoccupation au sujet d’informations » faisant état « d’exécutions de masse au sein du système pénitentiaire » en Irak, selon un communiqué.

Le texte évoquait l’exécution de 13 prisonniers irakiens en décembre 2023.

AVEC AFP

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