Quelques jours après la tentative de coup d’État annoncée par le gouvernement au Burkina Faso, le peuple est sorti du silence avec un objectif en tête : soutenir le capitaine Ibrahim Traoré.
Selon l’Agence d’information du Burkina (AIB), des partisans du régime militaire ont appelé à une manifestation massive ce mercredi 30 avril 2025, à Ouagadougou. Ils veulent exprimer leur soutien au capitaine Ibrahim Traoré, président de transition depuis septembre 2022, quelques jours après l’arrestation de plusieurs hauts gradés militaires soupçonnés d’avoir fomenté un coup d’État.
La Coordination nationale de la veille citoyenne (CNAVC), coalition d’organisations de la société civile favorables au pouvoir en place, a lancé un appel aux Burkinabè à « sortir massivement le 30 avril 2025 à la place de la Révolution pour soutenir le capitaine Ibrahim Traoré ».
Cette mobilisation cherche à démontrer l’attachement populaire au régime face aux menaces qui pèseraient sur sa stabilité. « Les menaces ne passent plus. Pour atteindre le président Ibrahim Traoré, il faut d’abord marcher sur le peuple burkinabè », a déclaré Ghislain Dabiré, porte-parole de la CNAVC, dans un entretien accordé à l’AIB.
Cette démonstration de force survient dans un contexte sensible, après l’arrestation récente d’une dizaine d’officiers et de sous-officiers de l’armée.
Ces militaires sont accusés d’avoir participé à une tentative de coup d’État dont les instigateurs seraient basés en Côte d’Ivoire, selon les affirmations du ministère burkinabè de la Sécurité. Il convient de rappeler que le voisin ivoirien est régulièrement désigné par les autorités militaires de Ouagadougou comme abritant des personnes « qui se sont activées dans une entreprise de subversion » contre le Burkina Faso.
Ces accusations ont été formellement démenties par Amadou Coulibaly, porte-parole du gouvernement ivoirien, qui a déclaré la semaine dernière : « Je ne sais plus à la combientième accusation on est. J’attends encore les preuves de la dernière accusation. Peut-être qu’il y en aura d’autres ». Cette passe d’armes diplomatique illustre les tensions persistantes entre les deux pays voisins depuis l’arrivée au pouvoir du capitaine Traoré.
La manifestation prévue vise également à protester contre des propos attribués au général américain Michael Langley, commandant de l’US Africom (Commandement des États-Unis pour l’Afrique).
Début avril 2025, ce dernier aurait affirmé que « les ressources minières du Burkina Faso, ainsi que certains revenus issus de la coopération avec la République populaire de Chine, ne profiteraient pas à la population et serviraient plutôt à la protection du régime en place », selon une déclaration du ministère burkinabè des Affaires étrangères qui a fermement condamné ces allégations.
La question de la souveraineté nationale est au cœur des revendications des organisateurs de la manifestation. « Le 30 avril 2025, nous allons montrer aux yeux du monde entier que le Burkina Faso n’est plus un État vassal, mais un État qui décide en toute souveraineté de ce qui est bien pour ses populations », a affirmé Ghislain Dabiré.
Dans la même veine, une autre organisation de la société civile pro-régime a appelé à un « sit-in pacifique » mercredi devant l’ambassade des États-Unis à Ouagadougou pour « dénoncer les déclarations inexactes » du général Langley.