L’ancien président du Bénin et désormais opposant Thomas Boni Yayi (2006-2016) a fermement condamné ce mardi 9 décembre 2025 la tentative de coup d’État survenue à Cotonou, dans une vidéo publiée sur Facebook.
Dimanche, des soldats étaient apparus sur la télévision nationale en affirmant qu’ils avaient destitué le président Patrice Talon. Cette tentative de prise de pouvoir, qui a causé plusieurs morts, a été déjouée par les autorités grâce à l’appui du bloc régional de la Cedeao.
L’Afrique de l’Ouest reste particulièrement marquée par l’instabilité politique, avec une succession de putschs depuis le début de la décennie.
« Je condamne avec la dernière rigueur et avec fermeté cette attaque sanglante et ignoble que notre pays a connue », a déclaré Thomas Boni Yayi.
Selon lui, le transfert du pouvoir d’État « répond à un seul principe cardinal et inconditionnel : celui des urnes, celui des peuples, celui d’élections libres et transparentes ».
Le parti qu’il dirige, Les Démocrates, est exclu de l’élection présidentielle prévue en avril 2026. La Commission électorale a rejeté le dossier du candidat désigné, Renaud Agbodjo, faute d’un nombre suffisant de parrainages.
Le président Patrice Talon, pour sa part, devra quitter le pouvoir à l’issue du scrutin puisqu’il arrive au terme de ses deux mandats, la limite fixée par la Constitution.
La prochaine élection verra donc s’opposer le candidat de la majorité présidentielle, l’actuel ministre des Finances Romuald Wadagni, et un opposant qualifié de « modéré », l’ancien ministre et enseignant Paul Hounkpè.
Mardi également, Omar Alieu Touray, président de la Commission de la Cedeao, a déclaré que « les élections sont devenues un élément déclencheur d’instabilité majeur » dans la région, à l’issue d’une session ordinaire de l’organisation.
Il a également fait état d’une « érosion grandissante de l’inclusivité électorale dans plusieurs États ».
Enfin, il a rappelé que « nous devons aussi négocier avec nos voisins, l’Alliance des États du Sahel (AES), particulièrement les termes de notre coopération sécuritaire alors que nous continuons de voir l’effet dévastateur des groupes terroristes le long de nos frontières avec eux ».
La confédération de l’AES réunit le Mali, le Niger et le Burkina Faso, trois pays dirigés par des régimes militaires issus de coups d’État et ayant quitté la Cedeao. Ils font face à une intensification des violences jihadistes, qui gagnent également les pays côtiers comme le Bénin et le Togo.
« Notre communauté est en état d’urgence », a conclu Omar Alieu Touray.