Les tensions entre le Niger et le Bénin et ses conséquences économiques sont un bref aperçu des difficultés qui pourraient toucher la CEDEAO en cas de sortie effective du Mali, du Niger et du Burkina Faso de l’organisation régionale.
La mise en place de la CEDEAO a permis la libre circulation et la levée de nombreuses barrières sur le commerce : assurances, droits de douanes et de transits.
La potentielle sortie des États de l’AES dont le Niger, le Mali et le Burkina Faso de la CEDEAO aura des conséquences énormes sur l’économie africaine et cela inquiète les transporteurs du Bénin et de nombreux autres pays.
« C’est un sujet qui nous préoccupe au plus haut point », confie Daouda Bamba, le secrétaire général de l’Union des conducteurs d’Afrique de l’Ouest.
Si l’organisation est apolitique, elle n’hésite pas à faire du plaidoyer auprès des autorités via des rencontres pour expliquer notamment les réalités de ces professionnels. « Notre organisation, bien sûr, quand il va s’agir de défendre les conducteurs routiers, alors partout, nous faisons passer des messages pour pouvoir faciliter la situation. C’est pour cela que nous prions à l’accalmie. Nous sommes des conducteurs routiers qui ne demandent que la libre circulation », insiste ce représentant des routiers.
« Il faut amener nos autorités à trouver une solution »
Le secteur privé regrette également cette situation. Faman Touré est le président de la Chambre de commerce et d’industrie de Côte d’Ivoire. Les dernières semaines ont été très actives, assure-t-il : « Le secteur privé s’est engagé pour parler à nos autorités de telle sorte qu’une solution soit trouvée. Donc, nous faisons des rencontres.
Ce n’est peut-être pas sur le plan public, mais en tout cas, en privé, nous faisons des démarches vers nos chefs d’État, vers nos ministres afin que l’on puisse trouver des solutions. Nous ne souhaitons pas que ces trois pays quittent la Cédéao parce que c’est l’espace économique qui va prendre un coup. »
Un point de vue partagé au sein des différentes chambres de commerce de la région, affirme Faman Touré : « Au niveau des chambres de commerce de la CEDEAO, nous avons eu des échanges et nous avons dit qu’il faut nécessairement amener nos autorités à trouver une solution. Et nous n’allons pas en tout cas nous arrêter là, nous continuons. »