Quelques jours après la rupture avec la France, le Tchad vient de recevoir une excellente nouvelle de la Banque Mondiale.
En effet, le Premier ministre du Tchad, Allah-Maye Halina, vient d’officialiser le lancement d’un ambitieux projet soutenu par la Banque Mondiale, d’une valeur de 76,45 milliards de francs CFA, soit environ 123,2 millions de dollars.
L’initiative, baptisée Projet d’appui à la transformation numérique (PATN), intervient à un moment crucial où le pays cherche à diversifier ses partenariats internationaux.
L’engagement de la Banque Mondiale témoigne d’une confiance renouvelée envers le Tchad, alors même que les relations avec son partenaire historique français traversent une période délicate.
Le programme vise de gros objectifs : connecter plus de 4,5 millions de Tchadiens vivant en zones rurales au haut débit, former 400 000 personnes aux compétences numériques, dont 25 000 femmes et jeunes filles, et permettre à 2 millions de citoyens d’accéder aux services publics numériques.
Ces chiffres prennent tout leur sens quand on sait que le pays affiche actuellement des scores préoccupants en matière de développement numérique, avec un indice de services en ligne (OSI) de 0,2674 sur 1, bien en deçà de la moyenne africaine.
La transformation digitale envisagée s’inscrit dans une vision plus large. L’accent mis sur l’intelligence artificielle, souligné par le Premier ministre, révèle une volonté de positionner le pays dans la course technologique mondiale, malgré son classement actuel peu favorable (172e sur 181 pays) en matière de préparation à l’IA.
La réalité du terrain reste néanmoins complexe : en 2023, l’accès à un forfait mobile basique représentait encore 32,7% du revenu national brut mensuel par habitant, un coût prohibitif comparé à la moyenne africaine de 4,9%.
Le défi est donc de taille pour ce pays qui cherche à réduire sa fracture numérique tout en affirmant son autonomie stratégique.