Une manne financière XXL pour sauver l’or blanc tchadien. Le gouvernement du Tchad vient d’annoncer le déblocage d’une enveloppe de 16 milliards de francs CFA, soit près de 26,5 millions de dollars, destinée à soutenir la filière coton en grande difficulté.
Paraphée le 18 mars par le ministre des Finances Tahir Hamid Nguilin, cette convention de financement cible en premier lieu les petits exploitants.
L’objectif est de leur permettre l’accès à des intrants agricoles subventionnés. Engrais, pesticides… Une bouffée d’oxygène décisive donc pour tenter d’améliorer les rendements d’une production en berne ces dernières années.
Car après un pic à 161.000 tonnes en 2021/2022, la récolte de coton graine a lourdement chuté au Tchad, à seulement 108.375 tonnes attendues pour la campagne en cours.
Un handicap de taille pour ce pays d’Afrique centrale, où la fibre représente l’une des principales ressources d’exportation agricole avec le bétail.
Avec plus de 155.000 exploitations familiales impliquées sur 204.000 hectares, la filière est vitale pour l’économie rurale tchadienne.
Ses recettes à l’export ont ainsi dépassé les 32 millions de dollars en 2022, selon les données commerciales internationales.
Une contribution précieuse que le pouvoir ne peut se permettre de voir s’effriter davantage. D’où ce plan de relance massif, qui devra cependant être pérennisé pour rebâtir durablement une filière coton compétitive.
Au-delà de ce soutien conjoncturel de 16 milliards, le défi de la compétitivité et de la modernisation de la filière cotonnière Tchad sera la prochaine étape.
Mais pour cette économie peu diversifiée, la réussite de ce pari cotonnier est désormais cruciale. En jeu: la stabilité des terres agricoles et des communautés rurales qui en dépendent.
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