Avec la victoire écrasante de son parti aux élections sénatoriales, le président Mahamat Idriss Déby Itno, verrouille la gouvernance du Tchad au terme d’un grand chelem électoral.
Après trois ans à la tête de la transition, celui qui va fêter ses 41 ans en avril prochain a obtenu en mai 2024 un mandat présidentiel de cinq ans lors d’un scrutin boycotté par l’opposition et qualifié par des ONG internationales de « non libre, ni crédible ».
Le parti fondé par son père, le Mouvement patriotique du Salut (MPS), contrôle 124 des 188 sièges de députés et les présidences des 23 régions du pays depuis les élections de décembre, mais aussi le Sénat.
Le MPS a en effet remporté par les urnes 43 des 46 sièges de sénateurs et prédomine sur la liste des 23 nominations directes relevant du chef de l’Etat qui a été publiée.
Une première depuis 1990
Au terme du cycle électoral marquant la fin de la transition, l’opposition qui a boycotté les derniers scrutins ne siège nulle part et le parti au pouvoir domine partout.
Une situation inédite depuis le renversement en 1990 du dictateur Hissene Habré mené par le maréchal Déby père.
Le fils, lui aussi promu maréchal, a été désigné fin janvier président national du MPS.
« Nous consolidons davantage la fondation de notre démocratie », a cependant estimé le Conseil constitutionnel en proclamant les résultats des sénatoriales, tout en appelant « le peuple tchadien à demeurer vigilant » et à « continuer à travailler ensemble ».
« Nous n’accordons aucun crédit à tout ce qui est issu de ces élections », a pour sa part déclaré à l’AFP Mahamat Zene Chérif, président du parti Tchad Uni, qui comme toute l’opposition tchadienne, a appelé à boycotter tous les scrutins depuis la présidentielle, en prédisant des « résultats préfabriqués ».
Pour lui, « c’est très inquiétant que, dans un régime dit démocratique et un État de droit digne de son nom, l’ensemble des institutions républicaines soient sous le contrôle d’un seul parti ».
Avec AFP