La mort cette semaine de Yaya Dillo, principal opposant au président de transition Mahamat Idriss Déby, ouvre la voie à plusieurs scénarios, selon Enrica Picco, directrice Afrique centrale de l’International Crisis Group (ICG).
D’une élection sans encombre pour Déby fils à un coup d’État, voici un tour d’horizon des perspectives selon cette dernière.
Sans adversaire sérieux, Mahamat Idriss Déby dispose désormais d’un boulevard pour remporter la présidentielle prévue dans deux mois.
Sa répression féroce de toute contestation et sa cooptation d’opposants comme Saleh Kebzabo ont considérablement affaibli le camp anti-Déby.
Rien ne s’oppose plus à sa marche triomphale vers le scrutin. Un report de l’élection paraît au contraire hautement improbable d’après Mme Picco.
La junte ayant tout fait pour accélérer le calendrier, Déby fils a au contraire intérêt à se faire élire au plus vite pour sortir de l’illégitimité du pouvoir de transition.
Reste le scénario d’un coup d’État ou d’une tentative de putsch au sein de l’armée.
Des membres du clan des Zaghawas dont Déby est issu, ou même de sa propre famille, pourraient vouloir venger Yaya Dillo, lui aussi Zaghawa.
La répression violente contre ce rival envoie un signal clair : Déby contrôle fermement l’appareil sécuritaire.
Pourtant, la situation économique et sociale explosive du Tchad alimente un profond ras-le-bol populaire qui attise les rancœurs.
Entre révoltes ethniques larvées et rébellions armées aux frontières, le risque d’un soulèvement violent contre Déby et son cercle restreint plane toujours sur le pays.
© avec AFP
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