Une page de l’histoire politique tchadienne s’est tournée ce mardi 24 décembre avec la disparition de Saleh Déby Itno, figure emblématique de l’opposition tchadienne et oncle paternel du président actuel Mahamat Idriss Déby, selon les informations de nos confrères de l’AFP.
Son décès serait survenu au Caire lors d’une évacuation médicale vers les Émirats arabes unis.
Personnage controversé de la scène politique tchadienne, Saleh Déby Itno s’était récemment distingué par son ralliement au Parti socialiste sans frontières (PSF) au début de l’année 2024, formation politique dirigée par Yaya Dillo, lui-même victime d’une mort violente lors de l’assaut du siège du parti le 28 février dernier.
Cette alliance politique lui avait valu une incarcération de cinq mois, dont il n’avait été libéré que récemment.
Les circonstances de sa mort soulèvent des interrogations au sein de l’opposition tchadienne.
Le PSF n’a pas hésité à qualifier ce décès de « meurtre », l’inscrivant dans ce qu’il considère comme une série d’actions visant à éliminer les voix dissidentes, à l’image de l’assassinat de Yaya Dillo Djérou.
La dépouille de Saleh Déby Itno a été rapatriée en terre tchadienne, où une prière mortuaire a été organisée avant son transfert à Amdjarass, dans l’est du pays.
Il reposera aux côtés de son frère, l’ancien président Idriss Déby Itno, dans une symbolique familiale forte qui rappelle la complexité des relations au sein du clan Déby.
Ce décès intervient dans un moment crucial pour le Tchad, à quelques jours des élections provinciales et législatives attendues depuis plus d’une décennie.
Ces scrutins, prévus pour dimanche, sont déjà contestés par l’opposition qui appelle au boycott, les qualifiant de « mascarade » électorale.