Au Tchad, c’est fait ; le président Mahamat Idriss Déby Itno n’est plus un général, mais un maréchal.
En effet, la transition au Tchad s’achève sur une note forte avec l’élévation effective de Mahamat Idriss Déby Itno au rang de maréchal, la plus haute distinction militaire du pays.
La cérémonie solennelle s’est déroulée ce samedi 21 décembre dans la cour du palais présidentiel à N’Djamena.
À seulement 40 ans, le président tchadien rejoint ainsi le cercle très fermé des maréchaux du pays, une distinction que seul son père, Idriss Déby Itno, avait obtenue en 2020.
Cette promotion, votée le 9 décembre par le Conseil National de Transition (CNT) avec 160 voix pour, 2 contre et 6 abstentions, récompense officiellement « les services rendus à la nation et les nombreuses victoires militaires remportées à l’intérieur et à l’extérieur du pays ».
La cérémonie d’investiture, empreinte de solennité, a rassemblé l’élite politique et diplomatique du pays.
Revêtu d’un uniforme bleu et or, paré d’une écharpe aux couleurs nationales et tenant un bâton étoilé, symbole de son nouveau rang, le désormais maréchal a reçu ses insignes devant un parterre de personnalités, dont l’ancien président Goukouni Wedeye et le président du Conseil constitutionnel, Jean-Bernard Padaré.
Pour rappel, cette élévation intervient dans un contexte particulier, marqué par l’engagement personnel du chef de l’État dans la lutte contre Boko Haram.
En octobre 2024, il avait d’ailleurs personnellement dirigé une offensive militaire suite à une attaque sanglante contre une garnison du lac Tchad, démontrant sa volonté de s’inscrire dans la continuité de l’héritage militaire paternel.
Cependant, cette promotion suscite des réactions contrastées au sein de la population tchadienne.
Si certains, à l’instar d’Ali Abba, entrepreneur de la capitale aux micros de RFI, y voient une reconnaissance méritée, d’autres voix s’élèvent pour questionner l’opportunité de cette distinction à l’approche des élections législatives du 29 décembre, les premières depuis 2011.