En Tanzanie, la présidente Samia Suluhu Hassan, a annoncé ce vendredi 14 novembre 2025, la création d’une commission d’enquête sur les personnes tuées lors des manifestations anti-pouvoir, ayant éclaté en marge d’élections contestées à la fin du mois dernier.
Le pays d’Afrique de l’Est a sombré dans le chaos le 29 octobre, jour d’élections législatives et présidentielle frauduleuses, selon l’opposition et des observateurs étrangers. Pendant plusieurs jours, des manifestations anti-pouvoir se sont tenues dans de nombreuses villes du pays, lors desquelles des centaines de personnes ont été tuées.
Se disant « profondément attristée » par « ceux qui ont perdu la vie lors des violences survenues le 29 » octobre, Mme Hassan a annoncé la création de la commission d’enquête « afin d’examiner les événements et d’en déterminer la cause ».
« Le rapport nous guidera vers un dialogue propice à la réconciliation et à la paix », a-t-elle poursuivi en ouvrant le parlement dans la capitale, Dodoma.
Samia Suluhu Hassan a officiellement remporté l’élection présidentielle avec près de 98 % des voix.
Selon l’opposition, plus de 1.000 personnes ont été tuées lorsque, dissimulées un temps par cinq jours de blocage d’internet, les forces de sécurité ont écrasé des manifestions contre le gouvernement.
Plus de 200 personnes ont aussi été inculpées de « trahison » la semaine dernière, des poursuites passibles de la peine de mort.
« Je comprends que nombre de jeunes arrêtés et accusés de trahison ignoraient la portée de leurs actes », a encore déclaré Mme Hassan. « En tant que mère de la nation, j’enjoins aux forces de l’ordre, et plus particulièrement au bureau du directeur de la police, d’examiner attentivement la gravité des infractions commises par nos jeunes ».
« Quant à ceux qui ont manifestement suivi le mouvement sans intention criminelle, laissez-les effacer leurs erreurs », a-t-elle ajouté.
Le gouvernement n’a toujours pas donné de bilan officiel.
Avec AFP