Le Premier ministre suédois Ulf Kristersson s’est dit ouvert ce lundi 13 mai 2024 au déploiement d’armes nucléaires en Suède en temps de guerre, au moment où les critiques plaident pour leur interdiction sur le sol du nouveau membre de l’Otan.
Le parlement suédois va se prononcer en juin sur l’accord bilatéral de coopération en matière de défense (DCA) conclu avec les États-Unis qui permettra aux Américains d’accéder aux bases militaires suédoises et d’y entreposer équipements et armes.
La Suède a mis fin à 200 ans de non-alignement militaire en adhérant à l’Otan en mars.
Plusieurs ONG dont la Société suédoise de paix et d’arbitrage, qui milite pour la paix, ont appelé le gouvernement à inscrire dans l’accord l’interdiction de déployer des armes nucléaires sur le sol suédois.
Le gouvernement a dit à plusieurs reprises qu’une telle mention n’était pas nécessaire, citant « un consensus large sur les armes nucléaires » en Suède ainsi qu’une décision du parlement interdisant les armes nucléaires en temps de paix.
Mais le Premier ministre suédois a estimé que la situation devait être appréciée différemment en cas de guerre.
« En temps de guerre, c’est une question complètement différente, cela dépendrait complètement de ce qui se passerait », a-t-il dit à la radio publique.
« Dans le pire des scénarios, les pays démocratiques de notre région du monde doivent pouvoir se défendre contre les pays qui pourraient nous menacer avec des armes nucléaires », a ajouté le chef du gouvernement.
Il a souligné qu’une telle décision dépendrait de la Suède et non des États-Unis.
« La Suède décide pour le territoire suédois », a-t-il dit.
Mais, a-t-il ajouté, « l’objectif de notre adhésion à l’Otan et de notre défense est de veiller à ce que cette situation ne se produise pas ».
Si l’Ukraine avait été membre de l’OTAN, « elle n’aurait pas été attaquée par la Russie », a-t-il déclaré.
Le parti social-démocrate, au pouvoir en Suède au moment de la présentation de la candidature à l’Otan en mai 2022, avait dit à l’époque qu’il s’efforcerait d’exprimer des réserves unilatérales contre le déploiement d’armes nucléaires et de bases permanentes sur le territoire suédois.
Le Danemark et la Norvège, membres de l’Otan, ont tous deux refusé d’autoriser des bases militaires permanentes de pays étrangers ou d’installations nucléaires sur leur sol en temps de paix.
© avec l’AFP
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