Entrepreneurs du Monde (EdM) est une association française qui a près de 25 ans d’expérience dans l’incubation d’organisations sociales pérennes et autonomes à même d’accompagner l’insertion économique des familles en situation de grande précarité et leur faciliter l’accès à des biens et services essentiels.
Entrepreneurs du Monde développe un nouveau programme qui a pour objectif de « Renforcer la capacité d’adaptation au changement climatique des producteurs et productrices vulnérables d’Afrique de l’Ouest par la formation aux techniques climato-intelligentes et l’accompagnement le long des chaînes de valeurs agricoles ».
Le programme développera 2 grands axes :
Favoriser l’adoption par les producteurs et productrices vulnérables de pratiques agricoles résilientes au changement climatique et l’accès à des solutions et équipements adaptés au sein de la ferme-école Ekofoda ;
Renforcer la place des producteurs et productrices vulnérables au sein des chaînes de valeur agricole.
Ekofoda est le programme local rattaché à Entrepreneurs du Monde Togo. Ekofoda assure la mise en œuvre opérationnelle des activités. Il intervient dans la formation des apprenants au sein de son site de formation, il permet le suivi des apprenants post formation et leur insertion, l’accompagnement des coopératives et des groupements de producteurs et productrices et teste / développe les solutions techniques pour les paysans.
Contexte
Le programme EKOFODA a ambition de favoriser l’adoption des pratiques agricoles résilientes au changement climatique et renforcer l’ancrage des agriculteurs au sein des chaînes de valeur agricole.
Pour ce faire, ce programme cible les agriculteurs et agricultrices de la région Centrale du Togo. La région Centrale et particulièrement les préfectures de Sotouboua et Blitta sont connues pour l’importance de la production agricole. La région Centrale concentre à elle seule en moyenne 19% de la production nationale de céréales constituée principalement par le maïs.
C’est la deuxième plus grande région agricole après la région des Plateaux en termes de volume de production agricole. La région Centrale du Togo compte 577 629 habitants dont 26% de cette population vivent dans la préfecture de Sotouboua soit 73 451 de femmes et 74 831 d’hommes. Au plan régional, la préfecture de Sotouboua est en tête dans la production des caprins, porcins et volailles avec des proportions respectives de 34,1% ; 53% et 33,7%. Elle représente 4,6% ; 9,2% et 5% de la production au plan national. Sur le plan des productions végétales, la région Centrale vient largement en tête dans la production d’igname et fournit plus de 50% de la production nationale (dont 53,8% pour la préfecture de Sotouboua).
La région Centrale occupe également la première place au plan national de la production de riz Paddy avec 40,2%. Ce dernier est essentiellement produit au niveau des préfectures de Sotouboua et de Blitta. Pour la production de maïs, cette région concentre 16,3% de la production nationale.
En vue du déploiement effectif des actions, Entrepreneurs du Monde (EdM) et son partenaire local Ekofoda ont effectué une mission diagnostique dans la zone en février 2022. Les enquêtes et focus groupes réalisés dans le canton de Tchébébé font ressortir les points saillants suivants
– Les agriculteurs de la zone ouest du canton d’intervention font état d’un découragement important lié aux destructions à répétition de leurs cultures par les troupeaux de bétail (élevage transhumant) et de pachydermes (éléphants) ;
– Les agriculteurs sont confrontés à une baisse de la fertilité des sols, à la désertification progressive, au raccourcissement des saisons des pluies, à l’induration des sols due aux sécheresses et aux aléas climatiques extrêmes ;
– Leurs revenus diminuent et la période de soudure entre deux récoltes devient de plus en plus difficile ;
– La production du karité couplée au développement de l’apiculture a séduit de nombreux producteurs et productrices de la zone ;
– Une union des coopératives est présente dans la zone et rassemble une vingtaine de groupements de producteurs et productrices de karité ;
– Les villages concernés se situent dans le parc Fazao Malfakasaï, une des 3 aires protégées prioritaires du Togo ;
– Les surfaces de karité dans la zone diminuent sensiblement car le bois est utilisé pour la production de charbon (matière première prisée et rémunératrice dans la zone) ;
– Par ailleurs les femmes ont plus de difficultés à s’insérer dans le domaine productif. Elles ont un accès réduit aux facteurs de production (particulièrement l’accès au foncier), une faible représentation dans les instances de décision, de faibles qualifications avec une maîtrise limitée des itinéraires culturaux, des techniques de valorisation des produits agricoles et des outils de gestion des activités agricoles.
L’autonomisation économique des petits producteurs et notamment des femmes est freinée par un ensemble de contraintes :
1) La faible maitrise des techniques agricoles (non-respect de la densité des semis et des techniques de repiquage, mauvaise gestion de l’irrigation et de la fertilisation, trop grande précocité des récoltes, etc.) qui influe négativement sur la conduite de la culture, sur les rendements à l’hectare et sur la qualité des produits.
2) La trop grande dépendance aux intrants chimiques (insecticides, herbicides et fongicides) qui renchérissent les coûts de production, réduisent la qualité nutritive des produits, et entraînent un appauvrissement des sols, une destruction de la microfaune et de la microflore et une réduction du nombre des insectes pollinisateurs.
3) La mauvaise qualité des semences utilisées conduisant souvent à des phénomènes de fonte de semis ou de mauvaise germination.
4) Les difficultés à financer l’acquisition des outils et les investissements nécessaires pour le développement de leurs activités, les conditions d’accès au financement des institutions de microfinance étant trop contraignantes (demande d’apport financier et/ou de garantie matérielle).
5) L’absence de moyens de stockage/conservation efficaces et de dispositifs de transformation qui entraine d’énormes pertes post-récoltes quand l’offre est trop importante et les prix au plus bas. Les filières de commercialisation sont peu développées et les groupements de producteurs, mal organisés, subissent le poids des intermédiaires et la loi des grands commerçants qui imposent leurs prix. 6) L’absence d’un accompagnement dans le renforcement de leur position au sein des chaines de valeurs, depuis la production jusqu’à la commercialisation.
Face à ces problématiques, plusieurs producteurs et productrices ont souhaité se constituer en groupements couplant la production de karité et le développement de l’apiculture (2 activités complémentaires à forte valeur ajouté permettant la génération de revenus et en adéquation avec les activités promues au sein du parc).
Pour permettre à Ekofoda d’apporter sa touche particulière pour booster les activités de la filière karité et du miel, l’organisation cherche à mener une étude autour de cette filière dans la région centrale.
Filière karité-miel dans les préfectures de Sotouboua et Blitta : quelles opportunités d’affaires pour les acteurs ?
Description sommaire du travail de stage proposé
L’étude consistera spécifiquement à :
1- Proposer une synthèse bibliographique du cadre législatif, règlementaire et institutionnel autour des filières karité et miel au Togo ;
2- Faire l’état des lieux des ressources à exploiter dans la zone d’intervention de Ekofoda ;
3- Réaliser une cartographie des flux et des dynamiques autour du karité et du miel dans la zone d’étude ;
4- Ressortir et analyser les potentialités de la filière karité-miel dans la région centrale (potentiel de production, potentiel social, potentiel économique, potentiel de transformation, potentiel de commercialisation) ;
5- Identifier et analyser les contraintes de la filière karité dans la région centrale
6- Formuler des recommandations à destination de Ekofoda sur les actions probables à mener.
NB : Le stagiaire est susceptible d’être affecté à certaines activités parallèles et ponctuelles en lien avec l’opérationnalisation du programme EKOFODA.
Dates proposées De 11 mars 2024 À 11 juin 2024
Conditions du stage
Le centre Ekofoda dispose des conditions idéales de travail bibliographique (ordinateur, imprimante et connexion internet). Les déplacements sur le terrain pour les besoins d’enquête sont pris en charge par le centre Ekofoda. Le logement et la restauration seront à la charge du stagiaire.
Le stage est indemnisé par Ekofoda.
Profil du stagiaire souhaité
Jeune diplômé d’une Licence en sciences agronomiques (Bac +3) ; Licence en gestion de projet ou tout autres diplôme équivalent (Bac +3) :
Ayant un intérêt pour l’agroécologie, l’agriculture familiale et leur compréhension ;
Capacité à enquêter en langue locale (Kabyè) ;
Capacité à observer et à analyser.
La maitrise d’outil de Système d’Information Géographique peut-être un atout.
Responsable Programme Ekofoda Aimé-Félix DZAMAH, [email protected]
Pour candidater Pour candidater à ce stage, envoyer un CV et une lettre de motivation à l’adresse mail : [email protected] avec la référence au mail suivante « Stage karité-Miel ».
Date limite de candidature : 01 mars 2024
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