Stages en Côte d’Ivoire : salaire et contrat ; voici ce que dit la loi

Côte d’Ivoire les étudiants ont-il droit à un salaire durant leurs stages

Crédit photo : Côte d'ivoire Paie

En Côte d’Ivoire, le mot « stage » est souvent utilisé à tort et à travers, au point de devenir un piège pour de nombreux jeunes.

Trop d’entre eux, fraîchement diplômés ou encore en formation, ignorent leurs droits et tombent dans une zone grise entre apprentissage et exploitation.

Pourtant, le Code du travail ivoirien, révisé en 2015, distingue clairement deux types de stages. Et fixe des obligations précises aux entreprises.

Différence entre les 2 types de stages en Côte d’Ivoire

1- Stage-école

Le stage-école, destiné aux étudiants en cours de formation (BTS, licence, master…), est encadré par une convention tripartite entre l’établissement d’enseignement, l’entreprise et l’étudiant.

Cette convention est indispensable. Sans elle, l’entreprise s’expose à des sanctions pour travail dissimulé.

Ce type de stage n’implique pas obligatoirement une rémunération. Mais, l’entreprise a l’obligation de déclarer le stagiaire à la CNPS et de le couvrir contre les accidents.

2- Stage-école de qualification professionnelle

Le stage de qualification professionnelle s’adresse aux jeunes diplômés cherchant à acquérir une première expérience.

Il s’agit d’un contrat écrit, limité à 12 mois (renouvellement inclus). Pour ce stage, l’entreprise doit verser une indemnité correspondant à au moins 50 % du SMIG.

Le stagiaire y est traité comme un salarié à part entière : horaires, règlement intérieur, et en principe, priorité d’embauche si un poste se libère dans les six mois.

Abus en série

Dans les faits, la frontière est souvent brouillée. De nombreuses entreprises utilisent le terme “stage” pour éviter les charges sociales ou contourner le salariat.

Absence de contrat, aucune indemnité, conditions de travail rigides… Ces « stages » sont en réalité des emplois déguisés. Et les jeunes concernés, souvent mal informés, n’osent pas protester.

Or, la loi ivoirienne est claire : sans écrit, sans cadre légal et sans indemnisation, il ne s’agit plus d’un stage. Le jeune peut demander la requalification de sa situation en contrat de travail, voire en CDI, avec toutes les conséquences juridiques que cela implique pour l’employeur.

Alors que le chômage des jeunes reste une problématique majeure en Côte d’Ivoire, le stage devrait être un tremplin vers l’emploi, pas un piège.

La méconnaissance des textes profite à certains employeurs, mais nourrit aussi un climat de précarité et de frustration chez une génération en quête d’avenir.

Il devient urgent que les autorités, les écoles, et les entreprises jouent leur rôle dans la sensibilisation et l’application stricte de la réglementation.

Pour que le mot “stage” retrouve enfin son sens : celui d’un apprentissage encadré, respectueux et porteur d’opportunités.

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