Le ministre sud-coréen de la Défense juge possible de construire en Corée du Sud son sous-marin à propulsion nucléaire, et non aux Etats-Unis comme suggéré par le président américain Donald Trump, selon des propos devant des parlementaires confirmés jeudi à l’AFP.
Interrogé par des députés sud-coréens s’il pensait que ce sous-marin devait être construit dans le pays, le ministre sud-coréen de la Défense, Ahn Gyu-back a répondu mercredi : « Nous pensons que c’est raisonnable, étant donné que nous avons accumulé plus de 30 ans de technologie et de recherche. »
La semaine dernière, Donald Trump a donné son feu vert à son allié sud-coréen pour qu’il se dote de son premier sous-marin nucléaire, après l’annonce d’un un accord global entre les deux pays alliés portant sur les investissements et la construction navale.
Séoul a acté mardi ce projet pour réalisation d’ici la fin des années 2030.
Donald Trump, en visite en Corée du Sud, avait écrit sur son réseau Truth Social que le submersible serait fabriqué dans les « chantiers navals de Philadelphie » aux Etats-Unis.
Le chantier naval de Philadelphie mentionné par Trump est géré depuis l’an dernier par la société sud-coréenne Hanwha Ocean, mais M. Ahn a estimé mercredi que le site est « actuellement dépourvu de la technologie, de la main-d’œuvre et des installations nécessaires ».
La technologie des sous-marins nucléaires américains est considérée comme l’un des secrets militaires les mieux gardés.
Contrairement aux submersibles à propulsion diesel qui doivent faire surface régulièrement pour recharger leurs batteries, les sous-marins à propulsion nucléaire peuvent rester immergés pendant des périodes beaucoup plus longues.
Mardi, Won Chong-dae, haut responsable du ministère sud-coréen de la Défense, avait déjà estimé qu’il était « possible de fabriquer un sous-marin à propulsion nucléaire à l’aide de notre propre technologie ».
Séoul est actuellement protégée par le parapluie nucléaire américain et près de 30.000 soldats américains sont stationnés dans le pays.
Les Etats-Unis veulent cependant rendre leur armée plus flexible, pour pouvoir réagir sur d’autres points de tensions, comme l’expansion de l’influence militaire de Pékin et la défense de Taïwan.
Une fois les capacités militaires de la Corée du Sud développées, « le poids de la défense pesant sur les Américains dans la région indo-pacifique sera réduit », a souligné cette semaine le président sud-coréen Lee Jae-myung.