Soudan du Sud : un journaliste américain tué « involontairement »

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Crédit Photo : Loop Haiti News

Le journaliste américano-britannique Christopher Allen, mort en 2017 alors qu’il couvrait la guerre civile au Soudan du Sud, a été « tué involontairement à la suite de tirs croisés », a conclu ce jeudi une commission d’enquête gouvernementale sud-soudanaise, sans désigner de responsables.

Ce journaliste et photographe indépendant de 26 ans est décédé après avoir reçu fin août 2017 une balle dans la tête lors de combats entre l’armée sud-soudanaise loyale au président Salva Kiir et les forces rebelles de son rival Riek Machar, qu’il accompagnait (« embedded »), dans la ville de Kaya, dans l’extrême sud du pays.

Après la mort de Christopher Allen, le gouvernement avait rejeté les accusations selon lesquelles le journaliste avait été délibérément pris pour cible par l’armée.

Après des années de pression internationale, notamment de la part des Etats-Unis et de la Grande-Bretagne ainsi que de la famille du journaliste, le gouvernement de Salva Kiir avait annoncé en octobre dernier l’ouverture d’une enquête.

Circonstances de la mort du journaliste

Le responsable de cette commission d’enquête gouvernementale, David Charles Ali Bilal, a déclaré ce jeudi lors d’une conférence de presse présentant les résultats des investigations que « Christopher Allen a été tué involontairement à la suite de tirs croisés ».

Il a souligné que les affrontements s’étaient déroulés vers 05h30 du matin (03h30 GMT), heure à laquelle il est très difficile de voir « qui est noir et (qui est) blanc ».

« Le journaliste était entré illégalement au Soudan du Sud », a-t-il ajouté, affirmant qu’il « ne portait aucun vêtement de protection ou d’identification de presse ».

Cette enquête confirme la thèse des autorités sud-soudanaises à l’époque.

Le ministre de l’Information Michael Makuei avait assuré que Christopher Allen « n’était pas ciblé » et avait décrit le journaliste comme un « rebelle blanc » entré illégalement dans le pays.

L’ONG Reporters sans frontières (RSF) avait appelé en août les Etats-Unis à mener leur propre enquête devant « l’échec de Juba à désigner une quelconque responsabilité ».

« Les informations disponibles révèlent que le ciblage délibéré du journaliste et le traitement réservé à son corps après son décès, dont des clichés l’exhibant comme un trophée, relèvent de crimes de guerre », selon RSF.

Des journalistes tués au Soudan du Sud

Le Soudan du Sud est classé au 118e rang sur du classement sur la liberté de la presse de RSF, avec au moins 9 journalistes tués depuis 2014.

Le Soudan du Sud, qui a acquis son indépendance en 2011 avec le soutien essentiel de Washington, son principal soutien financier, a sombré dans la guerre civile deux ans plus tard.

Un accord de paix a été signé en 2018 et le pays peine à se remettre de ces violences qui ont fait en cinq ans près de 400.0000 morts et des millions de déplacés.

Avec AFP.

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