Soudan du Sud : le puissant chef des services de renseignement limogé

Soudan du Sud : le puissant chef des services de renseignement limogé

Crédit Photo : VOA Afrique

Le président du Soudan du Sud Salva Kiir a limogé le puissant chef des services de renseignement (NSS) Akol Koor, en poste depuis l’indépendance du pays en 2011, le mutant au poste de gouverneur de l’Etat instable du Warrap.

Aucune raison n’a été donnée pour ce transfert, annoncé dans un décret lu ce mercredi 3 octobre 2024 à la télévision nationale.

Cette décision intervient quelques semaines après l’annonce par le gouvernement d’un nouveau report de deux ans des premières élections de l’histoire du pays, prévues en décembre.

Akol Koor a été remplacé à la tête du redouté Service de sécurité nationale (NSS) par Akec Tong Aleu, proche du président Kiir.

« C’est une décision surprenante étant donné qu’Akol Koor occupait ce poste depuis 13 ans et était devenu la deuxième personne la plus puissante de Juba, commandant une force mieux équipée que l’armée nationale », a souligné auprès de l’AFP Daniel Akech, analyste à l’International Crisis Group (ICG), évoquant des négociations en cours entre gouvernement et groupes rebelles.

Le gouvernement mène dans la capitale kényane Nairobi des pourparlers avec des groupes armés non-signataires de l’accord de paix de 2018, qui a mis fin à une sanglante guerre civile, et « Akol y serait opposé », selon Daniel Akech.

« C’est une décision audacieuse qui comporte des risques pour la sécurité (…) Tout est possible dans cet environnement politique instable », a-t-il ajouté.

Deux ans après son indépendance, le Soudan du Sud a plongé en 2013 dans une guerre civile meurtrière opposant les rivaux Salva Kiir et Riek Machar, faisant 400.000 morts et des millions de déplacés.

L’accord de paix signé en 2018 a instauré le principe d’un gouvernement d’union nationale intégrant les deux rivaux, respectivement aux postes de président et premier vice-président. Mais le pays reste depuis miné par les luttes de pouvoir, la corruption, les conflits ethniques locaux, sans compter les calamités climatiques.

 © AVEC AFP